Un arc blanc au-dessus du Rhône
La construction du pont Raymond-Barre peut s'expliquer de façon lapidaire : la nécessité de prolonger la ligne de tramway T1 de Montrochet à Debourg. Mais, dans cette ville de Lyon où les ponts sont déjà nombreux, cet ouvrage d'art constitue en soi un objet spectaculaire. Il est placé au confluent du Rhône et de la Saône, à l'endroit même où s'élèvera le « Musée des Confluences » du cabinet d'architecture viennois Coop Himmelb(l)au actuellement en chantier , et immédiatement en aval du pont Pasteur sur lequel passent quatre voies de circulation vers la ville. Ce nouveau pont a été baptisé en hommage à l'ancien Premier ministre et maire de Lyon, Raymond Barre. L'architecte est Alain Spielmann.
Un pont construit sur la terre ferme
L'ouvrage a une longueur totale de 260 m pour une hauteur de 17,50 m ; la travée centrale mesure 150 m, sans aucun appui intermédiaire. Le Rhône est un axe de navigation fluviale intense et c'est pour cette raison majeure que le pont n'a pas été monté directement sur site mais à environ 1 km de là, sur un quai à conteneurs du port Edouard-Hériot. La travée de rive est a, elle, été assemblée sur place. Elle dessine une courbe qui semble planer au-dessus du Rhône mais sa géométrie engendre des forces de traction dans deux appuis. C'est la raison pour laquelle deux des dix appareils d'appui livrés par Maurer Söhne sont des appuis anti-soulèvement.
Système à double calotte
Les appareils d'appui MAURER anti-soulêvement permettent de reprendre les forces de traction et de compression verticaux en rotation comme en déplacement. L'utilisation de matériaux de glissement à haute performance sur les surfaces de contact permet également d'absorber sans contrainte les déformations répétées de l'ouvrage engendrées par les forces de soulèvement. Les appuis anti-soulèvement MAURER sont adaptés aux structures de toîtures et de ponts complexes soumises à des charges et à des déformations variables élevées, comme les ponts de chemin de fer par exemple.
Souplesse et longévité
Huit autres appareils d'appui à calotte sphérique ont été mis en œuvre en plus des deux appuis anti-soulèvement, et du MSM® a été employé comme matériau de glissement. L'utilisation est idéale pour des appuis élaborés, ce matériau fait encore la preuve de l'étendue de ses performances d'utilisation. Le MSM® peut résister à des forces de compression, des longueurs de glissement et des vitesses de déplacement élevées, il est déformable et peut donc épouser la forme des divers éléments de construction et a enfin une durée de vie fort longue. Les appuis n'ont été installés qu'après amenée de la travée centrale et de la travée de rive ouest par flottaison sur les lignes de support.
L'acheminement fluvial et la descente sur appuis des différentes parties du pont ont été réalisés dans la nuit du 3 au 4 septembre – une affaire des plus difficiles. Des plates-formes roulantes à vérins (kamags) avaient placé les structures géantes en acier sur une barge qui a remonté le Rhône sur environ 1 km. La descente provisoire sur les piles et culées préfabriquées est intervenue avec le maximum de précautions possible car là où se trouvaient les plates-formes sur la barge, il ne pouvait pas y avoir de découplage entre les éléments de pont et les mouvements du courant sur le Rhône.
La pose a toutefois été couronnée de succès et il ne reste plus qu'à procéder aux travaux de revêtement du pont : Alors que la ligne de tramway future circulera entre les deux arcs blancs du pont, les cyclistes et les piétons devront emprunter une plate-forme qui semble flotter comme un balancier au-dessus du Rhône.
Le pont présente en outre un belvédère qui offre une vue imprenable sur l'architecture spectaculaire du Musée des Confluences. Il a été ouvert à la circulation en 2014.
Références
Types d'ouvrages
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sur cette fiche - Product-ID
7056 - Publié(e) le:
27.01.2014 - Modifié(e) le:
19.05.2017