Immeuble Liberté

Premier immeuble de cette hauteur en Afrique du Nord, il est situé sur les hauts de Mers-Sultan. Il domine la ville de ses 78 m.

La forme du terrain, en V tronqué, dont la pointe imaginaire indique le sud, a permis d’obtenir une excellente orientation. Les pièces principales, toutes prévues en façade seront abritées contre la brise de mer venant du Nord. L’immeuble comporte au premier étage, 30 bureaux avec accès par escalier particulier

A chaque étage, 6 appartements par étage, allant du studio au 5 pièces. Au 16è et 17è, des appartements avec terrasses-jardins. Au-dessus, un vaste jardin suspendu avec pergola.

Quatre ascenseurs principaux et trois ascenseurs de service à 1.5 m/sec. assurent l’accès aux étages. La formule "à parois lisses" permet de supprimer les portes de cabine. Deux ascenseurs desservent, l’un les étages pairs, l’autre les étages impairs, permettant aux appareils de prendre une pleine accélération.

Chaque appartement dispose d’un balcon de service avec bac à laver et vide-ordures. Les gaines, avec leur relais de chute à mi-hauteur, auront chacune au sous-sol un four incinérateur fonctionnant la nuit, le volant thermique de la combustion précédente asséchant les ordures pendant la journée. L’évacuation des fumées se fera par les mêmes gaines, ce qui en les aseptisant, empêchera la formation de cultures microbiennes et de parasites domestiques.

L’équipement général comporte deux réservoirs d’eau potable de 40 m³ au sous-sol, complété par un réservoir de distribution de 35 m³ au faîte de l’immeuble alimenté par deux groupes électro-pompes de secours et un groupe électrogène de secours à huile lourde qui alimentera un ascenseur par cage en cas de panne l’électricité.

La construction a été étudiée en fonction de l’infrastructure du sol qui comporte au niveau des semelles soit du calcaire dunaire, soit des formations gréseuses et à une quinzaine de mètres de profondeur du schiste dur. Elle constitue un excellent soubassement capable de supporter la charge totale de 13.000 tonnes. Son taux de travail est de 2.56 kg par cm².

Les poteaux sont fondés sur semelles isolées. Par exception, sous les murs mitoyens, on a prévu une semelle continue reliée à la première rangée de poteaux par des longrines.

L’ossature présente une particularité. Dans le but de dégager totalement les grands living-rooms, deux poteaux sur chacune des façades ont été prévus en saillie de 1.50 m. à partir du deuxième étage. Ces poteaux, qui doivent rentrer dans l’alignement au niveau du sol, se transforment en consoles dans la hauteur du premier et du rez-de-chaussée. Les efforts horizontaux qui se développent au niveau du deuxième étage sont transmis par des tirants noyés dans le plancher. Un léger frettage a permis de ne pas dépasser la section de 50/70 au rez-de-chaussée.

Les planchers comportent des hourdis creux Isomat. Une hauteur de 0.30 a permis d’éviter toute retombée de poutre sous les plafonds. Ces corps creux, de grande dimension, en béton vibré, très résistants grâce à un voûtain parabolique intérieur, rendent inutiles la dallette dont on recouvre généralement les hourdis. D’où une économie de béton. La sous-face de ces hourdis est constituée par une plaque de 4 cm. de fibre de bois aggloméré au ciment, ce qui assure une bonne isolation thermique et acoustique.