0
  • DE
  • EN
  • FR
  • Base de données et galerie internationale d'ouvrages d'art et du génie civil

Publicité

Informations générales

Début des travaux: 6 mai 1211
Achèvement: 1427
Etat: en service

Type de construction

Structure: Voûte en croisée d'ogives
Fonction / utilisation: Cathédrale
Style architectural: Gothique
Matériau: Structure en maçonnerie

Prix et distinctions

1991 partie d'un ensemble  
1862

Situation de l'ouvrage

Lieu: , , ,
A côté de: Palais du Tau (1509)
Coordonnées: 49° 15' 13.89" N    4° 2' 2.55" E
Montrer les coordonnées sur une carte

Informations techniques

Dimensions

longueur totale 149.17 m
surface du bâtiment 6 650 m²
longueur à l'intérieur 138 m
façade occidentale largeur 48.80 m
nef hauteur 38 m
largeur de la nef 14.65 m
rose nord diamètre 9.65 m
rose ouest diamètre 12.5 m
rose sud diamètre 9.65 m
tour hauteur 81.50 m
transept longueur 61 m
largeur du transept 30.70 m

Matériaux

arcs pierre
colonnes pierre
murs pierre
voûte maçonnerie

Chronologie

1210

Incendie qui détruit la cathédrale du XIIe siècle.

1211 — 1221

Jean l'entrepreneur construit le premier niveau du chœur, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes.

6 mai 1211

Pose de la première pierre par l'archevêque Aubry de Humbert.

ca. 1220

Villard de Honnecourt visite le chantier et en fait des croquis dans son Album.

1220 — 1233

Construction des transepts jusqu'à la rose et des dernières travées de la nef.

1230

Le chapitre achète le terrain pour la construction de la façade occidentale.

1233 — 1235

Révolte de la population. Arrêt du chantier.

8 septembre 1241

Le chapitre entre solennellement dans le chœur (chœur, travées orientales de la nef, le portail nord et les transepts voûtés).

ca. 1252

Début de la construction de la façade occidentale par Jean le Loup.

ca. 1256

Gaucher de Reims succède à Jean le Loup pendant 8 ans. Il place les statues de la façade occidentale et réalise le revers des portails.

1270 — 1280

Construction de l'étage de la rose et des voûtes des 5 premières travées de la nef.

1285

L'intérieur de la cathédrale est achevé.

1299

Achèvement du gros oeuvre jusqu'à la base de la galerie des rois et début de la couverture de la cathédrale par Robert de Coucy (mort en 1311).

1300 — 1350

Construction de la galerie des rois.

1430

Travaux sur les parties hautes des tours occidentales par Collard de Givry (mort en 1452).

1445

Achèvement de la tour Sud-Ouest.

1460

Achèvement de la tour Nord-Ouest.

24 juillet 1481

Incendie qui détruit la flèche en charpente de la croisée du transept et les combles.

1485

Restauration du clocher de l'ange.

1492

Restauration des combles.

1497 — 1515

Restauration des pignons du transept.

1500 — 1504

Construction du pignon Sud.

1505

Restauration des galeries hautes de la nef.

1516

Le chapitre décide de ne pas construire les quatre autres tours, les flèches et sept clochers.

1580

Destruction de la rose Sud par un ouragan.

1611 — 1612

Première restauration des portails Ouest.

1737 — 1740

Réparation de la façade occidentale et de ses sculptures.

1825 — 1830

Nouvelle restauration des portails Ouest.

1845 — 1860

Restauration des parties hautes (galeries, pignons, tours) par Arveuf.

1850 — 1879

Travaux de l'abside menés par Viollet-le-Duc.

1875 — 1880

Restauration des galeries de la nef par Millet et Ruprich-Robert.

19 octobre 1914

Premier bombardement par obus incendiaires contre la cathédrale. La cathédrale reçoit 300 obus jusqu'en 1918.

1919

Donation Rockfeller qui permet la restauration de la cathédrale.

1926

Reconstruction de la charpente en béton par Henri Deneux

1937

Reconsécration de la cathédrale.

1988

Fin de la remise en état de la façade nord

1996

Fin de la restauration des voussures du grand portail.
Visite du pape Jean-Paul II à l'occasion du quinzième centenaire du baptême de Clovis par saint Rémi.

1998

Fin de la restauration de la tour Nord-Ouest.

Extrait de la Wikipédia

La cathédrale Notre-Dame de Reims, est une cathédrale catholique romaine située à Reims, dans le département français de la Marne en région Grand Est. Elle est connue pour avoir été, à partir du XIe siècle, le lieu de la quasi-totalité des sacres des rois de France.

La construction de l'édifice actuel a commencé au début du XIIIe siècle. Elle est postérieure aux cathédrales Notre-Dame de Paris et Notre-Dame de Chartres, mais antérieure aux cathédrales Notre-Dame de Strasbourg, Notre-Dame d'Amiens et Saint-Pierre de Beauvais. Consacrée à la Vierge Marie, la cathédrale de Reims a été achevée au XIVe siècle. Elle a connu une destruction très importante à cause d'un incendie ravageur pendant la Première Guerre mondiale provoqué par un bombardement allemand.

Il s'agit de l'une des réalisations majeures de l'art gothique en France, tant pour son architecture que pour sa statuaire qui compte 2 303 statues. Elle est inscrite, à ce titre, au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991. Haut lieu du tourisme champenois, elle a accueilli 1 500 000 visiteurs en 2007.

Elle est le siège de l'archidiocèse de Reims.

Histoire

Les premières cathédrales rémoises

Selon Flodoard, Nicaise, évêque de Reims, fonde la première cathédrale rémoise au début du Ve siècle, probablement vers 401, sur d'anciens thermes gallo-romains. Elle se situe non loin de la basilique précédente, celle des Saints-Apôtres érigée sous Bétause. C'est devant la porte de sa cathédrale, déjà dédiée à la Vierge Marie, que Nicaise aurait été décapité par les Vandales en 407 ou par les Huns en 451. Le vocable de sainte-Marie laisse à penser que la seconde date est la bonne, puisque Sainte-Marie-Majeure, considérée comme la première église consacrée à Marie, date des années 430. Néanmoins, Patrick Demouy voit plutôt en Nicaise « un précurseur du culte marial ». L'édifice mesure alors environ 20 m sur 55 m. C'est là que se déroule le baptême de Clovis, par l'évêque Remi de Reims, un 25 décembre. L'année de cette célébration est sujette à débat et est située entre 496 et 499. Un baptistère est construit au Vie siècle, au nord de l'édifice actuel. Son plan était carré de l'extérieur et circulaire de l'intérieur.

En 816, Louis le Pieux est le premier monarque français, couronné à Reims, par le pape Étienne IV. La célébration du sacre met en évidence le mauvais état de l'édifice, qui devient au même moment siège d'un archevêché. Dans les dix années qui suivent, l'archevêque Ebbon fait reconstruire en grande partie la cathédrale, sous la direction de l'architecte impérial Rumaud. Celui-ci poursuit ses travaux jusqu'en 846, sous l'épiscopat d'Hincmar. L'archevêque fait orner l'intérieur du bâtiment de dorures, de mosaïques, de peintures, de sculptures et de tapisseries. Il consacre cette seconde cathédrale le 18 octobre 862 en présence de Charles le Chauve. Le nouveau bâtiment est long de 86 m et possède deux transepts. Sous l'archevêque Hervé, au début du Xe siècle, une ancienne crypte datant de la première cathédrale est redécouverte, désobstruée puis rénovée avant d'être consacrée à saint Remi. Cette crypte constitue le « noyau initial » à partir duquel chacune des cathédrales est bâtie ; ainsi l'autel se situe au même endroit depuis plus de quinze siècles.

À partir de 976, l'évêque Adalbéron agrandit et illumine la cathédrale carolingienne. L'historien Richer, élève d'Adalbéron, donne une description très précise des travaux effectués par l'archevêque : « Il abattit entièrement les arcades qui, s'étendant depuis l'entrée jusqu'à près du quart de la basilique, la coupaient jusqu'en haut, en sorte que toute l'église, embellie, acquit plus d'étendue et une forme plus convenable (…). Il décora l'autel principal de croix d'or et l'enveloppa d'un treillis resplendissant (…). Il éclaira cette même église par des fenêtres où étaient représentées diverses histoires et la dota de cloches mugissantes à l'égal du tonnerre ». L'auteur nous rapporte qu'un autel est élevé par Adalbéron pour le corps du pape saint Calixte.

Au milieu du XIIe siècle, l'archevêque Samson fait démolir la façade ainsi que sa tour dans le but d'ériger une nouvelle façade, encadrée de deux tours, probablement sur le modèle de la basilique Saint-Denis. Quelques années plus tôt, Samson avait lui-même assisté à la consécration du chœur de cette église. En plus de ces travaux à l'ouest du bâtiment, un nouveau chœur ainsi que des chapelles commencent à être édifiés à l'est de la cathédrale. L'édifice mesure 110 mètres de long. À la fin du siècle, la nef et le transept sont de style carolingien tandis que le chevet en construction et la façade sont du premier art gothique.

Le futur saint Bruno y fut chanoine puis maître de l'enseignement.

La construction de la cathédrale actuelle

Les Annales de saint Nicaise rapportent qu'en 1210 « l'église de Reims a brûlé en la fête Saint-Jean-devant-la-Porte-latine », le 6 mai, le même jour qu'une éclipse de lune. Cependant, l'unique éclipse visible à Reims en ce début de XIIIe siècle est datée par Anne Prache du 28 février 1207. On sait toutefois que l'archevêque Albéric de Humbert pose la première pierre d'une nouvelle cathédrale le 6 mai 1211, l'incendie ayant détruit l'édifice précédent. Quatre architectes se succèdent sur le chantier dont le gros œuvre est achevé en 1275 : Jean d'Orbais, Jean-le-Loup, Gaucher de Reims et Bernard de Soissons.

Le 24 juillet 1481, un nouvel incendie, né de la négligence d'ouvriers travaillant à la toiture de l'édifice, prend dans les combles de la cathédrale. Il détruit la charpente, puis le grand clocher central ainsi que les galeries à la base du toit. Le plomb coulant de la toiture achève de détériorer le monument. Le chantier reprend néanmoins rapidement. Les rois Charles VIII puis Louis XII, sacrés dans la cathédrale, apportent un soutien financier à la reconstruction, à la différence de leur prédécesseur Louis XI. Ils accordent en particulier un octroi royal, correspondant à une partie de la gabelle. En remerciement, le nouveau toit est surmonté de fleurs de lys et les armoiries royales sont « apposées en haut du chevet ». Ce bénéfice est néanmoins suspendu en 1516, les travaux sont arrêtés avant l'achèvement des flèches.

Le lieu du sacre des rois de France

Le prestige de la Sainte Ampoule et la puissance politique des archevêques de Reims aboutirent à partir d'Henri Ier (1027) à fixer définitivement le lieu du sacre à Reims. Tous les rois de France se sont fait sacrer dans la cité rémoise, à l'exception de huit d'entre eux :

  • Hugues Capet à la cathédrale Notre-Dame de Noyon ou à la cathédrale Notre-Dame de Reims en 987 par Adalbéron, archevêque de Reims ;
  • Robert II à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans en 987 par Adalbéron, archevêque de Reims ;
  • Louis VI à la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans en 1108 par Daimbert, archevêque de Sens ;
  • Jean Ier (meurt tout de suite après sa naissance) ;
  • Henri VI d'Angleterre à la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1431 d'après un rituel proche de celui établi par son arrière-grand-père maternel Charles V
  • Henri IV à la cathédrale Notre-Dame de Chartres en 1594 par Nicolas de Thou, évêque de Chartres ;
  • Louis XVIII (n'a pas été sacré) ;
  • Louis-Philippe Ier (roi des Français, ne se fait pas sacrer).

Lorsque Louis IX se fait couronner en 1226, la cathédrale telle qu'on la connaît aujourd'hui est encore en construction.

Le sacre de Charles VII en 1429 revêt une importance toute particulière, en cela qu'il inverse le cours de la guerre de Cent Ans grâce à la ténacité de Jeanne d'Arc dont une statue trône sur le parvis de la cathédrale.

La cathédrale glorifie la royauté. Sur la façade, au centre de la galerie des rois composée de 56 statues d'une hauteur de 4,5 mètres, Clovis trône entouré de sa femme Clotilde et de Remi.

Chronologie des sacres de monarques français en la cathédrale de Reims

Entre 1583 et 1587.

  • 1027 : Henri Ier par Ebles Ier de Roucy.
  • 1059 : Philippe Ier par Gervais de Belleme.
  • 1129 : Philippe de France par Renaud II.
  • 1131 : Louis VII par Innocent II.
  • 1179 : Philippe II par Guillaume aux blanches mains.
  • 1223 : Louis VIII par Guillaume de Joinville.
  • 1226 : Louis IX par Jacques de Bazoches.
  • 1271 : Philippe III par Milon de Bazoches.
  • 1286 : Philippe IV par Pierre Barbet.
  • 1315 : Louis X par Robert de Courtenay-Champignelles.
  • 1317 : Philippe V par Robert de Courtenay-Champignelles.
  • 1322 : Charles IV par Robert de Courtenay-Champignelles.
  • 1328 : Philippe VI par Guillaume de Trie.
  • 1350 : Jean II par Jean II de Vienne.
  • 1364 : Charles V par Jean III de Craon.
  • 1380 : Charles VI par Richard Picque.
  • 1429 : Charles VII par Regnault de Chartres.
  • 1461 : Louis XI par Jean II Jouvenel des Ursins.
  • 1484 : Charles VIII par Pierre de Laval.
  • 1498 : Louis XII par Guillaume Briçonnet.
  • 1515 : François Ier par Robert de Lenoncourt.
  • 1547 : Henri II par Charles de Lorraine.
  • 1559 : François II par Charles de Lorraine.
  • 1561 : Charles IX par Charles de Lorraine.
  • 1575 : Henri III par Louis I de Guise.
  • 1610 : Louis XIII par François de Joyeuse.
  • 1654 : Louis XIV par Simon Legras.
  • 1722 : Louis XV par Armand Jules de Rohan-Guémené.
  • 1775 : Louis XVI par Charles Antoine de La Roche-Aymon.
  • 1825 : Charles X par Jean-Baptiste de Latil.

Le 8 octobre 2016, une plaque avec les noms des trente-et-un rois sacrés à Reims est mise en place dans la cathédrale en présence de Mgr Thierry Jordan, archevêque de Reims, et du prince Louis de Bourbon, l'un des actuels prétendants au trône de France.

La cathédrale au cours des siècles

Bien que Reims soit le symbole du pouvoir royal puisque les rois s'y font sacrer, les troubles de la Révolution française n'ont pas atteint l'ampleur que l'on a pu constater ailleurs comme à Chartres où la structure-même de la cathédrale s'est trouvée menacée. Certaines statues sont cassées, des portails arrachés, le sceptre et la main de justice brûlés. La cathédrale est transformée en magasin à fourrage et le projet de la raser est rapidement abandonné.

En 1860, Eugène Viollet-le-Duc dirige les travaux de restauration de la cathédrale de Reims.

La réconciliation franco-allemande est symboliquement officialisée en juillet 1962 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer sous les voûtes de la cathédrale de Reims qui fut bombardée intentionnellement en 1914 par l'armée allemande dans le but de briser le moral français.

Le pape Jean-Paul II, lors de sa visite pastorale en France, vient à la cathédrale de Reims le 22 septembre 1996 pour célébrer le 1 500e anniversaire du baptême de Clovis.

La cathédrale martyre

Bombardement de la cathédrale. Bombardement de la cathédrale et du quartier. En 1916 par William Mitchell, Bibliothèque du Congrès.

La cathédrale de Reims a été qualifiée de « cathédrale martyre » car, en 1914, peu après le début des hostilités, elle commence à être bombardée par les Allemands. Les premiers obus tombent sur la ville de Reims et sur la cathédrale le 4 septembre 1914, juste avant l'entrée dans la ville des troupes allemandes. En urgence, les abbés Jules Thinot et Maurice Landrieux installent un drapeau blanc pour faire cesser les bombardements.

Le 13 septembre, l'armée française reprend la ville, mais les Allemands se sont solidement retranchés aux environs immédiats de Reims et les bombardements reprennent le 14.

Le 19 septembre 1914, vingt-cinq obus touchent la cathédrale. Un échafaudage resté en place sur la tour nord prend feu vers 15 h. Parti des échafaudages en bois posés sur la tour nord, l'incendie est relayé par les bottes de paille entreposées dans la nef alors transformée en hôpital, faisant éclater pierres et statues, exploser les vitraux de la grande rose centrale et effondrer la charpente de bois. Le plomb de la toiture fond et se déverse par les gargouilles, détruisant la résidence des archevêques : le palais du Tau. Par la suite, les riverains le ramassèrent et le restituèrent à l'issue du conflit. La destruction du monument entraîne une forte vague d'émotion à travers le pays. Plusieurs prisonniers blessés allemands réfugiés dans la cathédrale sont tués. La cathédrale a reçu 288 obus pendant la guerre dans une ville détruite à 85 %.

La cathédrale est restaurée sous la direction d'Henri Deneux, natif de Reims et architecte en chef des monuments historiques, avec l'aide précieuse de mécènes américains (notamment la famille Rockefeller) et de la société des « Amis de la cathédrale », grâce aux nombreuses photographies de l'édifice prises dans les années 1880, aux débuts de la photographie. Le chantier débute en 1919, Deneux s'inspirant d'un ingénieux système inventé par l'architecte Philibert Delorme au XVIe siècle : la charpente de chêne, détruite, est remplacée par une structure moderne, plus légère et ininflammable, constituée de petits éléments préfabriqués en béton armé, reliés par des clavettes en chêne pour garantir la souplesse de l'ensemble. Son faible encombrement a permis le dégagement d'un vaste espace, formant une véritable nef, au-dessus du voûtement. Le chantier dure encore de nos jours.

La restauration complète et pérenne de la façade occidentale et de ses sculptures est réalisée par tranches de travaux successives : galerie des rois, portail central (1989 - 1994 et 1996 - 1998), portail sud (2001 - 2005), portail nord (2007 - 2011), étage de la rose avec sa statuaire (2013 - 2016, pour un budget de 3,3 millions d’euros). Elle se terminera par le nettoyage des sculptures du portail central, un échafaudage y sera installé de fin février 2017 à 2019. Cette restauration se divise en deux phases : de mars à juin 2017 seront dépoussiérées les 81 statues des voussures. Puis la seconde phase se focalisera sur les statues des ébrasements (en bas), érodées et qui nécessitent une attention toute particulière. En effet, en raison de l'existence d'anciennes polychromies visibles sur la pierre à cet endroit, un chantier école sera mené en collaboration avec l'INP. Une stratigraphie permettra de déceler combien de couches de badigeon sont présentes et de les dater, puis une fois la cartographie des peintures réalisée, une décision sera prise quant à l'orientation du chantier : quelles traces de polychromie conserver et comment. Cette étude préliminaire aura lieu fin juin 2017 pendant une dizaine de jours et sera visible du public, en direct sur site. Le budget de ce chantier s'élève à 800 000 € .

De nos jours, les clochers ne possèdent plus que deux cloches : Marie (7,5 tonnes) et Charlotte (11 tonnes). Ces deux bourdons ne sont aujourd'hui que très rarement utilisés, de sorte à pouvoir préserver l'état fragile auquel est encore soumis la structure que les vibrations engendrées par le son des cloches pourrait aggraver. Cela dit, on a pu les entendre dernièrement lors des célébrations des 800 ans de la cathédrale, mais aussi lors de la messe d'installation de l'actuel archevêque de Reims, ainsi qu'au moment des vérifications faites sur les mécanismes électriques les actionnant. La tour nord est aujourd'hui dépourvue de cloches et de beffroi, n'abritant plus que quelques vieilles copies de statues et les vestiges des anciennes cloches fondues dans l'incendie de 1914. Notons enfin que l'ensemble campanaire de l'édifice est complété aujourd'hui par la présence, dans la partie haute du transept nord, de trois cloches de volée (dont deux qui ont survécu à l'incendie de 1914), installées ici pendant les restaurations postérieures à la Grande Guerre.

Le bombardement de la cathédrale de Reims en 1914 est à l'origine du premier reportage signé par le journaliste Albert Londres, qui en dit à l'époque : «  Elle n'est plus qu'une plaie maintenant, la toiture est détruite, par la bouche des gargouilles, coule du plomb fondu ».

Structures

  • longueur totale hors œuvre : 149,17 m (contre 130 m pour Notre-Dame de Paris et 145 m pour Notre-Dame d'Amiens)
  • longueur intérieure : 138 m
  • hauteur de la nef : 38 m (33 m à Paris, 42 m à Notre-Dame d'Amiens et 48 m à Saint-Pierre de Beauvais)
  • hauteur des collatéraux de la nef : 16,5 m
  • largeur de la nef :14,65 m (15,25 m pour Saint-Étienne de Sens et 12 m pour Notre-Dame de Paris)
  • longueur du transept : 61 m
  • largeur du transept : 30,70 m
  • hauteur des deux tours de façade : 81,50 m (69 m à Paris) (88 m à Sainte-Croix d'Orléans)
  • hauteur du clocher (tour à l'Ange) : 87 m
  • largeur de la façade occidentale : 48,80 m (61,60 m à Notre-Dame de Rouen)
  • surface du bâtiment : 6 650 mètres carrés
  • Rosaces
    • diamètre de la rosace ouest : 12,5 m (13,1 m pour les deux rosaces du transept de Notre-Dame de Paris)
    • diamètre de la rosace nord : 9,65 m
    • diamètre de la rosace sud : 9,65 m

Description

La hauteur de la nef sous voûte, de 38 mètres, est bien inférieure à celle de la Notre-Dame d'Amiens (42,30 m) et à celle de Saint-Pierre de Beauvais (46,77 m). Cependant, la relative étroitesse de la nef accentue l'impression de hauteur. Depuis l'extérieur, l'impression est, comme pour toutes les églises gothiques, celle d'un grand élan vers le ciel. Les deux tours occidentales sont dépourvues de flèches mais culminent tout de même à près de 82 mètres de hauteur.

Le point le plus élevé est l'ange du clocher situé au-dessus de l'abside, à 87 mètres de hauteur. L’orientation de la cathédrale suit un axe sud-ouest - nord-est. La cathédrale est donc orientée non pas vers l'Orient, mais dans l’axe du solstice d'été.

Matériaux

La pierre utilisée pour la construction est majoritairement du calcaire lutétien provenant de carrières situées dans les collines datant du Tertiaire à environ 10 km au nord-ouest de Reims. Cette pierre noble est nettement préférée à Reims pour la construction des grands monuments depuis l'époque gallo-romaine, par rapport à la craie de mauvaise qualité sur laquelle est sise la ville de Reims dans la plaine de Champagne crayeuse. La reconstruction des parties hautes dans les années 1920 a utilisé un calcaire lutétien semblable, mais provenant de Saint-Maximin dans l'Oise ; celui-ci est aujourd'hui reconnaissable à sa patine plus grise qui se démarque vis-à-vis des anciennes pierres. De nos jours on utilise pour les restaurations le calcaire de Courville, à 25 km au nord-ouest de Reims, car la « pierre de Courville » est un calcaire lutétien qui prend une patine plus jaune comme la pierre originelle.

Intérieur

La cathédrale de Reims est construite sur un plan en croix latine un peu adapté : la nef à trois vaisseaux est croisée par un transept, lui aussi à trois vaisseaux ; cependant, le chevet conserve la largeur du transept. Cela permet le placement de deux chapelles orientées en parallèle de la travée droite de chœur, dont elles sont séparées par un déambulatoire. Celui-ci ouvre sur cinq chapelles rayonnantes, la chapelle d'axe étant un peu plus profonde que les quatre autres. Des voûtes d'ogives quadripartites couvrent l'ensemble du bâtiment.

Élévation

L'élévation est à trois étages dans la nef, le transept et le chœur. De grandes arcades séparent le vaisseau principal des collatéraux. Au-dessus des grandes arcades, un triforium et des fenêtres hautes scandent le mur. Par rapport à la cathédrale de Paris, les tribunes ont disparu sous l'influence de la cathédrale de Chartres.

La cathédrale de Reims introduit un nouveau modèle de fenêtre, la « fenêtre rémoise » ou fenêtre-châssis : composée de deux lancettes surmontées d'une rose, elle est indépendante de l'architecture. Cette disposition admirée par Villard de Honnecourt se diffuse dans toute l'Europe et permettra de dessiner dans la fenêtre un réseau de pierre de plus en plus complexe.

Le revers de la façade ouest

Le revers du portail ouest a la forme d'une gigantesque lancette. La partie supérieure est occupée par la grande rose, qui domine un triforium également ajouré. En dessous du triforium, dans un espace habituellement occupé à l'extérieur par des sculptures et donc aveugle à l’intérieur, le tympan du portail central est occupé par une seconde rose de dimensions moins importantes, entourée de nombreuses scènes sculptées.

On peut y voir en particulier, sur la droite en bas, une sculpture dite de la Communion du Chevalier à cause des vêtements médiévaux, qui représente Melchisédech donnant du pain et du vin à Abraham.

Les fonts baptismaux

Les fonts actuels proviennent de l'ancienne église de Saint-Pierre-le-Viel, en marbre gris de Soulme fabriqué en 1783. Le chandelier du XVIIIe siècle est en bois doré et frappé aux armes de saint Pierre.

La cathèdre

Ce siège épiscopal est actuellement adossé à un pilier nord du chœur. Il date du Xxe siècle.

La chapelle de Saint-Jean

Située sous le bras du transept sud, cette chapelle contient le Grand retable, dit autel des Apôtres, qui est classé. Il date de 1541 et est attribué à Jacques Nicolas. Il représente la Résurrection et la Vierge de Pitié. Au centre du registre inférieur, se trouve une Pietà, au centre du registre supérieur un Christ triomphant et dans le fronton le Père éternel étant coiffé d'une tiare. La croix bleutée qui le surmonte était celle qui se trouvait sur la poutre de gloire du jubé de la cathédrale.

La chapelle de Joseph

Elle est dédiée à Joseph, fils de Jacob. Son autel de calcaire est sculpté de trois scènes de la vie de Joseph. La pièce d’orfèvrerie bleue et dorée porte les armes du personnage biblique. Le sol est pavé de scènes de la vie de Joseph dessinées par des fils de plomb incrustés dans la pierre ; ils sont répartis en deux groupes de dix pièces.

La chapelle du Sacré-Cœur

Les vitraux sont l'œuvre de Imi Knoebel. L'autel doré et rouge, qui repose sur un marbre noir, est surmonté par un Christ doré. Les murs et niches sont encore peintes.

La chapelle du Saint-Sacrement ou chapelle de la Vierge

Cette chapelle se trouve au début du déambulatoire autour du chœur, du côté nord.

On y trouve notamment une statue de la Vierge de l'Immaculée Conception, réalisée en 1742 par François Ladatte.

L'autel à fronton circulaire est supporté par quatre colonnes de marbre datant de 1741.

Au sol devant l'autel, se trouve la pierre tombale du cardinal Robert de Lenoncourt, 78e archevêque de Reims (1534-1552) qui a sacré François Ier.

Transept nord

On remarque la remarquable pierre tombale de l'architecte rémois Hugues Libergier, du XIIIe siècle.

Extérieur

Les arcs-boutants, dédoublés et à double volée, reposent sur des culées allégées de tabernacles surmontés de pinacles octogones. Ces clochetons-tabernacles (huit autour du chevet, sept de chaque côté de la nef), cantonnés de quatre pyramidions et coiffés par des croix, abritent des niches à colonnes renfermant des statues d'anges aux ailes déployées qui portent chacun un objet liturgique (bénitier, encensoir, navette, bénitier, livre, calice…).

Façade occidentale

La cathédrale de Reims possède une très riche statuaire. Le nombre de statues qui l'ornent s'élève en effet à 2 303. L'édifice se distingue par une rare unité de style, malgré une construction qui s'étendit sur plus de deux cents ans (principalement au XIIIe siècle).

La façade occidentale comprend trois portails :

  • le portail central a pour thème général la Vierge et sa glorification, ce qui est exceptionnel. C'est habituellement le Christ sauveur, pierre angulaire de l’Église, qui se trouve au trumeau du portail principal pour accueillir le visiteur. Il est probable que le portail du transept nord, avec la statue du Christ Sauveur (le « Beau Dieu ») et le Jugement dernier, était à l'origine destiné à se trouver sur le portail principal mais que l'architecte en a décidé autrement en mettant Marie à la place d'honneur. À la gauche de Marie, donc à droite pour le spectateur, se trouve la scène de l'Annonciation, avec l'ange de l'Annonciation, « jumeau » de l'Ange au Sourire. On peut observer également la statue de la reine de Saba restaurée en 2006-2007 ;
  • le portail de droite est consacré à la fin des temps et au Jugement dernier ;
  • le portail de gauche comprend des saints et des martyrs. On y voit la statue de l'Ange au Sourire, emblème de la ville de Reims

À 50 mètres du sol, sur la face occidentale, se trouve la « galerie des rois » avec, au centre, le baptême de Clovis. Plus bas, on peut observer le récit du combat de David contre Goliath. La statue de Goliath, qui mesure plus de cinq mètres de haut (c'est la plus grande des statues de la façade), se trouve actuellement dans le palais du Tau, qui jouxte la cathédrale. Juste au-dessus du grand portail, se trouve une copie du Couronnement de la Vierge. L'original de cet ensemble grandiose se trouve également au palais du Tau. Cette partie centrale de la façade a fait l'objet d'une restauration terminée en 2017 avec, en particulier, la repose des deux Goliaths et la rénovation totale de la grande rosace.

Façade du transept nord

La façade du transept nord est organisée en trois portails de tailles irrégulières.

Le porche gauche, de taille intermédiaire, n'a pas de porte. Il est pourvu d'une statuaire représentant la Résurrection lors du Jugement dernier. Il est célèbre pour sa statue dite « du Beau Dieu », représentant Jésus tenant le globe de l'univers en main.

Le porche central, le plus grand, a une statuaire contant la vie de saint Remi et celle de saint Nicaise :

  • en haut, le Seigneur et deux anges ;
  • au troisième étage, le miracle de Remi qui interroge un mort : celui-ci avait fait une donation à l'église d'Hydrissen près de Cologne et ses enfants contestaient cette donation. Le mort attesta de la donation à l'église, les enfants contrits acceptèrent la donation et en firent une autre à la cathédrale de Reims ;
  • sur le linteau du bas à droite, le baptême de Clovis.

Le porche droit, le plus petit, reprend des fragments de l'ancienne cathédrale romane ou de celle de la fin du XIIe siècle.

Façade du transept sud

La rose sud du transept est flanquée de deux statues : d'un côté, l'Église, de l'autre, la Synagogue que l'on reconnaît à ses yeux bandés.

Vitraux

Malgré les destructions successives entamées au XVIIIe siècle, la cathédrale possède encore de nombreux vitraux du XIIIe siècle, regroupés dans les parties hautes de la nef, du chœur et du transept. Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la cathédrale reçoit, à intervalles irréguliers, des vitraux contemporains. Ce fut le cas notamment dans les années 1930 (petite rose du portail central de la façade ouest et baies des portails latéraux, rose du bras sud du transept), 1950 (vitrail du champagne), et dans les décennies 1960 et 1970. Après une longue interruption, ce mouvement reprend avec l'inauguration en 2011, année du 800e anniversaire de la cathédrale, d'un nouveau vitrail dessiné par Imi Knoebel. La cathédrale de Reims est également la première cathédrale française dont les vitraux ont été montés en dehors de l'édifice, puis une fois terminés, insérés dans l'espace qui leur est destiné. Jusque-là on construisait les vitraux directement dans l'édifice principal.

Les vitraux contemporains les plus célèbres sont trois fenêtres de Marc Chagall de 1974, situés dans la chapelle axiale : l'arbre de Jessé, les deux testaments et les grandes heures de Reims. Les vitraux de Brigitte Simon, au-dessus des fonts baptismaux et du mémorial aux morts britanniques de la Première Guerre mondiale, marquent, avec leurs lignes courbes et leurs tons gris bleutés, le temps qui passe tel l'eau sur les vitres.

En juin 2011, six nouveaux panneaux de verre ont été installés dans la cathédrale de Reims, pour les deux chapelles qui encadrent la chapelle axiale. Ces vitraux ont été conçus par l'artiste allemand Imi Knoebel et réalisés par l'atelier Simon-Marq pour un budget de 1,8 million d'euros. L'inauguration a eu lieu le 25 juin 2012 en présence de Jean-François Cirelli, vice-président de GDF Suez dont la fondation d'entreprise a soutenu la création des vitraux 500 000 euros ont été trouvés pour cette opération (deux personnes privées restant anonymes, Caisse d’Épargne et deux maisons de champagne).

La grande rosace du portail central a été rénovée par une campagne de trente-six mois qui a permis de confirmer la date de 1270 pour sa construction mais aussi de trouver dans l'ensemble des réemplois de vitraux du XIIe siècle et en particulier des visages de rois ou évêques. La rosace se trouve actuellement protégée par un vitrage feuilleté et thermoformé qui protège le vitrail par un espace de cinq centimètres des agressions extérieures.

Texte tiré de l'article Wikipédia "Cathédrale Notre-Dame de Reims" et modifié 22 juillet 2019 sous la license CC-BY-SA 4.0 International.

Intervenants

Construction originale (1211-1427)
Architecture
Rénovation
Architecture

Sites Internet pertinents

Publications pertinentes

Autres publications...
  • Informations
    sur cette fiche
  • Structure-ID
    20000273
  • Publié(e) le:
    21.05.1999
  • Modifié(e) le:
    07.08.2018
Structurae coopère avec
International Association for Bridge and Structural Engineering (IABSE)
e-mosty Magazine
e-BrIM Magazine