Informations générales
Type de construction
Structure: |
Pont voûté |
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Fonction / utilisation: |
Pont routier (pont-route) |
Matériau: |
Pont en maçonnerie |
Prix et distinctions
Situation de l'ouvrage
Lieu: |
Tours, Indre-et-Loire (37), Centre-Val de Loire, France |
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Franchit le/la: |
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Coordonnées: | 47° 23' 56.21" N 0° 41' 7.08" E |
Informations techniques
Dimensions
longueur totale | 434 m | |
hauteur de l'arc:portée | 1:3 | |
longueurs des travées | 15 x 24.30 m | |
nombre de travées | 15 |
Matériaux
arcs |
pierre
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Chronologie
1031 | Eudes, comte de Blois et de Champagne, dit le Champenois, autorise la construction d'un pont pour traverser la Loire à Tours. On signale dans les chroniques locales 12 destructions totales entre 1391 et 1762. |
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1747 | Projet d'une nouvelle route Paris-Espagne passant par Chartres, Tours et Poitiers. |
1753 | Premier projet du pont de Tours par l'Inspecteur Général des Ponts et Chaussées Mathieu Bayeux dit Bayeux l'Aîné. Il prévoit le franchissement de la Loire en deux parties séparées par une île. |
1756 | L'Assemblée des Ponts et Chaussées se prononce pour des ponts de niveau. Modification du projet |
7 mai 1756 | Adjudication du chantier pour 3 578 057 livres.
Les piles et les culées sont prévues fondées par batardeaux et épuisements, sur pilotis, grillages de planches dont les cases sont remplies de pierres et plates-formes. Les 2e, 3e, 4e,e et 6e piles du côté rive gauche sont établies sur l'île Saint-Jacques. Elles sont fondées sans batardeau mais avec épuisement. Les pieux sont recépés à 6 pieds (1,95 m) sous l'étiage. |
25 octobre 1756 | Pose de la première pierre de la culée rive droite. Les pierres proviennent de la carrière d'Athée-sur-Cher située à 20 km de Tours. |
26 février 1758 | Après une nouvelle modification, présentation du projet à l'Assemblée des Ponts et Chaussées. |
5 juin 1764 | Approbation du projet après la fin de la guerre en 1763. |
1765 — 1774 | Bayeux l'Aîné en dirige la construction jusqu'en 1774 secondé par Vallée Père et Bugey. |
août 1765 | Les travaux commencent. |
novembre 1765 | L'île Saint-Jacques sur laquelle passait le pont est déblayée par des "corvées" réquisitionnées par la Ville de Tours et deux régiments en garnison dans la ville. Les déblais ont servis comme remblais pour les quais, les levées et les terrasses du côté de la ville. |
1766 | Fondation des 4e, 13e et 14e piles. |
1767 | Les 8e, 9e, 10e, 11e et 12e piles sont fondées par caissons sur pilotis suivant la méthode de construction utilisée avec succès pour la construction du pont de Saumur. |
1768 | Fondation des 7e et 11e piles. |
1769 | Fondation des 1eet 10e piles. |
1771 | Fondations de 9e et 8e piles. |
1772 | Construction des arches 1 et 2. |
1774 | Construction des arches 8 et 9. |
1774 | Retraite de Bayeux jusqu'à laquelle il surveille les travaux. |
1774 — 1777 | La construction est dirigée par Jean de Voglie qui venait de construire le pont de Saumur sur la Loire. Il est aidé par Jean Cadet de Limay et Vallée Fils. 13 arches sont construites. Il ne reste à construire que les deux dernières arches côté faubourg. Il modifie la disposition du couronnement du pont. |
1776 | Chute de la 14e arche au moment du clavage par rupture du cintre. |
1777 — 1778 | Réparations des piles n°7 à 12. |
28 août 1777 | Affaissement de 1,12 m de la 8e pile vers l'amont et de 0,92m et de 1,44 m vers l'aval en se fracturant. |
11 septembre 1777 | Mémoire de d'Arroye Perronnet. Il attribue cette rupture à l'absence de blocage par pierres dans les espaces entre pieux. Il propose d'entourer d'une crèche en pilotis et enrochement chacune des 5 piles fondée par caisson (n°8 à 12) et de décharger ces piles de 400 t en enlevant une partie de la maçonnerie en plaçant une voûte de décharge en arc de cercle au droit des piles. La même solution est proposée pour la pile n°7. La pile n°8 doit être reconstruite sur les restes de l'ancienne avec une cote de tuffeau à 14 pieds et demi (4,74 m) sous l'étiage. |
25 janvier 1789 | Huit heures et demi après la fin de la débâcle de la Loire, les 4 arches côté nord (n°12 à 15) s'écroulent. Cette rupture n'est donc pas le résultat du choc des glaces contre les piles. Cependant une crue de 7 m a été bloquée par les glaces amoncelées à l'aval retenues par une île. L'eau ne pouvant plus passée que par les 4 arches du côté nord a provoqué d'importants affouillements entraînant l'écroulement des piles. |
4 septembre 1789 | Rapport de l'ingénieur en chef Montrocher constatant que la 11e pile fondée sur caisson n'a pas bougée. Elle sert de culée du pont entre 1789 et 1809 grâce à la butée réalisée par l'arche n°12 effondrée. Construction d'un pont provisoire en bois entre la pile n°11 et la culée nord situé à 14 m à l'amont. |
1790 — 1791 | Reconstruction de la 14e pile. |
1792 — 1793 | Reconstruction de la 13e pile. Arrêt des travaux. |
24 janvier 1802 | (24 Nivôse an X) Rapport de l'ingénieur en chef Vallée proposant de reconstruire le pont en fortifiant les nouvelles piles en plaçant un radier formant déversoir 2,50 m au-dessus de l'étiage. Cette proposition a été acceptée mais en ramenant le niveau du radier à 1 m au-dessus de l'étiage. |
1803 | Reconstruction de la 12e pile. |
1804 | A la suite d'une crue, il est décidé de donner aux radiers une forme de voûte inversée. Réalisation du radier de la 15e arche. |
1804 — 1810 | Réalisation d'une estacade en pilotis en enrochements sur toute la longueur du pont à l'aval. |
1805 | Réalisation des radiers des 14e et 13e arches. Ces radiers sont prolongés dans le corps des 13e et 14e piles. |
8 mai 1806 | Le Conseil Général des Ponts décide de ne pas réaliser le radier de la 12e arche. |
1807 | Reconstruction des 15e et 14e arches. |
1808 | Reconstruction de la 13e arche. |
1810 | Travaux terminées. |
1810 | Reconstruction de la 12e arche. |
1834 | Des vides sont découverts sous des piles et réparés. |
1835 | Des sondages sont réalisés montrant des vides de 0,31 m à 0,80 m d'épaisseur sous la plate-forme de la 10e pile. Injection à la chaux de la10e pile: 34 m3. Même opération sur la 9e pile après sondages montrant des vides de 0,25 m et injection de 15 m3 de chaux. Même opération sur la 11e pile après sondages montrant des vides de 0,28 m à l'aval et 1,40 m à l'amont puis injection de 43 m3 de chaux. |
22 janvier 1835 | L'ingénieur Louis-Alexis de Beaudemoulin s'aperçoit d'un mouvement important dans les 9e, 10e et 11e arches avec un déversement vers l'aval. Il en déduit que cela est dû à des vides sous les plates-formes des caissons. |
1836 | De nouveaux sondages montrent de nouveaux vides qui sont injectés: 5m3 sur la pile n°10 et 4,5 m3 sur la pile n°9. |
1838 — 1840 | Construction d'un radier entre la 8e pile et la 11e pile. On utilise pour transporter des matériaux un chemin suspendu en fil de fer portant des wagonnets, ancêtre du blondin. |
1926 | Le pont est classé monument historique. |
18 juin 1940 | Destruction de l'arche n°1 côté rive gauche par l'armée française. |
22 juin 1944 | Les troupes allemandes détruisent les arches n°9, 10 et 11. |
septembre 1944 | La brèche de 83 m peut être franchie par des escaliers en marchant sur les décombres. |
1945 | Mise en place d'un pont métallique Pigeaud pour rétablir la circulation automobile. |
1946 | La reconstruction des arches est confiée aux Établissements L'originalité |
30 septembre 1950 | Fin de la reconstruction du pont mais la circulation avait était rétablie en 1947. |
9 avril 1978 | 9:27: La 2e pile s'affaisse entraînant une partie de la 2e arche et disloquant la 3e. |
10 avril 1978, 12:05 | Tassement de 2 m de l'avant-bec de la pile n°4 entraînant la rupture des arches 5 et 6 et le basculement de la pile n°5. |
3 mai 1978, 14:25 | Affaissement de la pile n°1 entraînant l'arche n°1. A la fin de cette destruction il ne reste plus comme ouvrage d'origine que les piles 6 et 7 et l'arche les reliant. |
1 août 1978
— 10 novembre 1978 |
Déblaiement des parties effondrées du pont sauf contre la pile n°6 où elles servent à buter la pile. |
1978 | Construction d'un pont Bailey à l'amont. Consultation des habitants de Tours pour la reconstruction du pont. Ils choisissent une reconstruction à l'identique. |
23 février 1979 | Construction d'un second pont Bailey à l'aval. |
12 avril 1979
— 14 mai 1979 |
Injections de confortement provisoire des piles 6, 7 et 8. |
14 juin 1979 | Pour assurer la stabilité au renversement de la pile 6, mise en tension de 6 câbles 12T13 de consolidation de la partie subsistante du tablier (équilibre des poussées des arches).
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11 septembre 1979
— 9 novembre 1979 |
Injections des piles 9 à 12. |
12 octobre 1979 | Ordre de service pour le confortement général des fondations de la pile 6 à la culée nord:
Coût: 13,5 millions de FRF |
8 août 1980 | Ordre de service de commencer les travaux de reconstruction du pont notifié aux entreprises Dragages et Travaux Publics et SCREG Ouest mais précédé d'un contrat d'études. |
novembre 1980 | Remise en eau du bras nord de la Loire après la fin de la consolidation de la partie subsistante du pont. |
1981
— avril 1982 |
Reconstruction du pont: l'ouvrage est reconstruit en conservant l'apparence de l'ouvrage d'origine. La structure est en béton armé avec placage en pierres en respectant le s'adresse des pierres d'origine et en intégrant des pierres d'origine récupérées quand c'est possible. Des articulations Freyssinet sont prévues aux naissances des arches pour permettre la déformation des arches due au fluage et aux variations thermiques. Les piles sont fondées sur des massifs en gros béton à l'abri de batardeaux. Les arches sont construites sur des cintres suspendus aux piles. Les cintres sont réalisés avec des éléments Lambert SL15 sous-bandés montés par groupes de 3 cintres. Pour limiter le poids de la voûte en béton armé plaqué de pierres, chaque voûte est bétonnée en deux rouleaux. Puis bétonnage des tympans. Le remplissage en sable est fait quand toutes les voûtes sont construites.
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juin 1981
— juillet 1981 |
Détension des 6 câbles de précontrainte 12T13 assurant la consolidation des arches 5 à 15 après la fin de la reconstruction des arches 1 à 4. |
1982 | Les travaux de reconstruction se terminent. |
18 septembre 1982 | Inauguration du pont. |
Intervenants
- Mathieu Bayeux (ingénieur)
- Jean de Voglie (ingénieur)
- Jean Cadet de Limay (ingénieur)
- Louis Alexis Beaudemoulin (ingénieur)
- Michel Virlogeux (ingénieur)
- Michel Placidi (ingénieur)
Sites Internet pertinents
Publications pertinentes
- Consolidation du pont Wilson à Tours. Présenté pendant: Technique française du Béton Précontraint, IXe Congrès de la FIP Stockholm 1982, pp. 74.
- L'effondrement partiel du pont Wilson à Tours. Ses causes et ses enseignements. Dans: Travaux, n. 544 (juin 1980), pp. 28-36. (1980):
- Le guide du Patrimoine: Centre. Val de Loire. Ministère de la Culture, Hachette, Paris (France), pp. 623-624. (1988):
- Les plus beaux ponts de France. Bonneton, Paris (France), pp. 51. (2001):
- Le pont Wilson à Tours. La reconstruction (2e partie). Dans: Travaux, n. 557 (juillet - août 1981), pp. 29-44. (1981):
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sur cette fiche - Structure-ID
20000861 - Publié(e) le:
11.08.2000 - Modifié(e) le:
07.08.2022