Informations générales
Type de construction
Structure: |
Pont en arc surbaissé (segmentaire) |
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Fonction / utilisation: |
Pont routier (pont-route) |
Matériau: |
Pont en maçonnerie |
Situation de l'ouvrage
Lieu: |
Bordeaux, Gironde (33), Nouvelle-Aquitaine, France |
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Franchit le/la: |
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Coordonnées: | 44° 50' 19" N 0° 33' 46" W |
Informations techniques
Dimensions
longueur totale | 487 m | |
longueurs des travées | 20.84 - 26.49 m | |
nombre de travées | 17 | |
tablier | largeur de la poutre | 1823: 15 m 1953: 19 m |
Coût
coût de construction | Francs 6 500 000 |
Chronologie
1772 | Tourny, Intendant à Bordeaux, fait adopter par Trudaine de Montigny, Directeur des Ponts et Chaussées, le principe de la construction d'un pont franchissant la Garonne à Bordeaux. |
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avril 1808 | Lors de son passage à Bordeaux Napoléon Ier ordonne la construction d'un pont sur la Garonne pour permettre la traverser du fleuve par son armée pendant la guerre d'Espagne (1808-1814). |
26 juin 1810 | Décret ordonnant la construction d'un pont en bois: «L'économie,… les besoins militaires, ne pouvaient plus se satisfaire des traversées par bacs.» |
1811 | Arrivée à Bordeaux de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Claude Deschamps. Il trouve un projet de pont en charpente de 52 travées fixes et dune travée mobile. Il propose un nouveau projet de 19 arches en charpente portées par des piles en pierres. Ce projet est adopté. |
30 janvier 1812 | Décret pour la construction des ponts de Bordeaux et de Cubzac. Le coût des 2 ponts est estimé à 9 millions de francs. |
1 février 1812 | Claude Deschamps est nommé directeur de la construction du pont. |
22 décembre 1813
— 26 décembre 1813 |
Une crue de la Garonne emporte les pieux d'échafaudage et les fondations de 5 piles commencées en rive droite avec des affouillements de 8 à 10m. En rive gauche, les piles sont encombrées par la vase. |
1814 | Chute de l'Empire et abdication de Napoléon Ier. Faute d'argent les travaux s'arrêtent. Claude Deschamps observa que des enrochements déversés en vrac dans le lit du fleuve se «cimentaient» par la vase que le courant apportait. |
1816 | Un commerçant bordelais, Balguerie-Stuttenberg, fonde une association de riches négociants et armateurs bordelais. Ils proposent d'apporter 2 millions de francs à l'État pour reprendre les travaux moyennant la concession de l'exploitation du pont pendant 99 ans avec un droit de péage. Le gouvernement accepta en fixant le délai d'achèvement des travaux à 3 ans. |
10 avril 1818 | Loi pour la construction du pont de Bordeaux avec des piles en maçonnerie et des arches en fonte en concession à une compagnie privée . |
18 avril 1818 | Création de la Compagnie du pont de Bordeaux présidée par Balguerie-Stuttenberg. |
1819 — 1821 | Construction du pont. Les piles reposent sur 220 pieux de sapin, enfoncés par le gros bout, chacun de 8 à 10m de profondeur dans le lit jusqu'au terrain dur. Les pieux ont été recépés à 4m sous le niveau des basses eaux, les têtes étant reliées par un châssis en charpente. Les vides ont été comblés par des pierres et «cimentés» par la vase. On utilise une cloche à plongeur. Les premières assises de la maçonnerie des piles ont été mises en place grâce à des caissons compartimentés de 23m de longueur, de 7,40m de largeur et de 6m de hauteur. Les chargements de 5000t des piles se faisaient au-dessus du premier rang de voussoirs.
Après montage des cintres retroussés, pose des pierres des bandeaux de tête des arches élégis par des cornes de vache, des 5 arcs entre les deux bandeaux. Ces arcs et ces bandeaux sont reliés horizontalement par des chaînes en pierres de taille liées entre elles par des tirants en fer; les pierres sont taillées en queue d'aronde. Pour limiter les dépenses ainsi que les charges supportées par les piles, on utilisa la brique pour le remplissage de ce pont creux qui devait s'appeler le pont de pierre. Les briques étaient faites avec du limon du fleuve et cuites à côté du pont, dans deux immenses fours pouvant contenir chacun 100000 briques. |
janvier 1819 | Claude Deschamps se rend au Conseil général des Ponts et Chaussées pour proposer de construire un pont en maçonnerie. Il considérait que les voûtes en pierre permettait des portées plus grandes que la charpente en fer dont la technique était encore embryonnaire à cette époque. Il propose de construire 17 arches en pierre dans le même délai. |
17 mars 1819 | Le Directeur Général Becquey accepte la proposition de Claude Deschamps sous réserve que chaque pile soit chargée pendant 3 mois par un poids équivalent à celui dune voûte. |
25 août 1821 | d'autres de la dernière arche en présence du comte de Tournon, Prefet de Gironde. |
1 mai 1822 | Ouverture à la circulation du pont avec 5 mois de retard moyennant un péage. La nuit le pont était fermé par des grilles. |
1860 | Élargissement de la chaussée. |
1863 | Suppression du péage. |
1921 | Incendie dans les galeries intérieures du pont. Dans les galeries du tablier sont placées des canalisations d'eau et de gaz des différents concessionnaires. |
1939 | Le pont est considéré comme insuffisamment large pour permettre le développement de la ville en rive gauche. Des études aboutissent à la proposition de démolir le pont de pierre et de la remplacer par un autre plus large. |
3 décembre 1941 | Décision ministérielle de démolir le pont de pierre pour en construire un autre plus large. La guerre arrête ce projet. |
1949 | L'État et la ville de Bordeaux décident de conserver le pont de pierre et de construire un autre pont. |
1952 — 1954 | Nouvel élargissement du pont: 4 voies de circulation, 2 pistes cyclables et des trottoirs séparés. Cet élargissement a malheureusement nécessité la démolition de la corniche et des modillons du pont qui ont été remplacés par un encorbellement en béton armé. Pose de nouveaux garde-corps et candélabres. Cet élargissement a induit une surcharge des fondations et des risques de tassements. |
1984 | Pose de nouveaux garde-corps et candélabres dans le style fin du 19e siècle. |
1 août 1991 | Le paquebot grec Établissements rate sa manœuvre et bute contre les piles du pont. Seul le bateau a des dégâts. |
1993 | Renforcement des fondations à laide de micro-pieux pour consolider les piles ayant des affouillements. |
1995 | Fermeture du pont pendant 3 mois pour renforcer les piles centrales du pont qui s'affaissent. |
1996 | Rénovations des fondations et des piles. |
1996 — 1997 | Mise en place d'enrochements autour des piles. Des capteurs permettent un contrôle permanent du pont. |
2003 | Une voie de circulation sera utilisée pour le nouveau tramway de Bordeaux en cours de réalisation. |
Remarques
Les piles sont fondées à l'intérieur d'un caisson étanche en charpente et allège la structure au maximum le tablier du pont est creux: des galeries longitudinales sont placées sous les trottoirs et donnent accès, au-dessus de chaque pile, à une salle voûtée.
Intervenants
- Claude Deschamps (concepteur)
- Jean-Baptiste Billaudel (concepteur)
Sites Internet pertinents
Publications pertinentes
- Elargissements des ponts en maçonnerie. Guide technique. SETRA, Bagneux (France), 2001, pp. 144-145.
- IREX - Synthèse des résultats et recommandations du Projet national sur les micropieux FOREVER (FOndations REnforcées VERticalement). Presses de l'Ecole des Ponts et Chaussées, Paris (France), 2004, pp. 207-211.
- Les plus beaux ponts de France. Bonneton, Paris (France), pp. 68-69. (2001):
- Le Pont de pierre non protégé pour les premiers passages de l'A380. Dans: Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment, n. 5214 (31 octobre 2003), pp. 62.
- Le pont de Pierre se protège. Protection des piles du pont de Pierre de Bordeaux pour le passage des éléments de l'Airbus A380. Dans: Travaux, n. 814 (décembre 2004), pp. 50-55. (2004):
- Informations
sur cette fiche - Structure-ID
20002830 - Publié(e) le:
30.01.2002 - Modifié(e) le:
24.06.2022