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Église abbatiale de Saint-Guilhem-le-Désert

Informations générales

Début des travaux: 1050
Achèvement: 1074
Etat: en service

Type de construction

Fonction / utilisation: Église
Matériau: Structure en maçonnerie
Structure: Voûte cylindrique en tonnelle
Style architectural: Roman

Prix et distinctions

1998 partie d'un ensemble  
1840

Situation de l'ouvrage

Lieu: , , ,
Coordonnées: 43° 44' 1" N    3° 32' 56" E
Montrer les coordonnées sur une carte

Informations techniques

Dimensions

abside diamètre 11.20 m
église longueur totale 39 m
nef largeur 6 m
longueur 23 m
largeur totale du bas-côté Nord 2.70 m
largeur totale du bas-côté Sud 2.50 m
transept largeur 5.20 m
longueur 27 m

Chronologie

778

Défaite de l'armée de Charlemagne à Roncevaux.

780

Le wisigoth Witiza [751-11 février 821], fils d'Aigulf comte de Maguelone, élevé à a cour de Pépin le Bref [vers 715-768], après avoir combattu au côté de Charlemagne [747-roi des Francs en 768-814] en Italie en 773, devient moine à l'abbaye de Saint-Seine près de Dijon en 774 où s'applique une adaptation de la règle de saint Benoît. Il y étudie les différentes règles monastiques antérieures et en conclut que la meilleure règle est celle de saint Benoît. Il prend le nom de Benoît (saint Benoît d'Aniane). Il se retire ensuite dans un ermitage situé dans une gorge près d'Aniane, sur des terres appartenant à sa famille, pour pouvoir mettre en pratique ses idées sur la vie monastique.

781

Charlemagne crée le royaume d'Aquitaine pour son troisième fils, Louis [778-roi d'Aquitaine en 781-empereur en 814-détroné entre 833 et 835-840] qui sera appelé Louis le Pieux.

782

Devant l'afflux de pèlerins, Witiza décide de transférer l'ermitage et de fonder une abbaye à Aniane. [voir aussi: Saint-Savin-sur-Gartempe, abbatiale et Marmoutier, église Saint-Etienne]. Il va réviser la règle bénédictine (écrite à l'origine par saint Benoît de Nursie [vers 480-vers 547]).

788

Guillaume (Guilhem en occitan) [751-812] est nommé par Charlemagne comte bénéficier de Toulouse pour lutter contre la révolte des Gascons.
Il est le fils de Thierry, comte d'Autun et de Aude, fille de Charles Martel [vers 688-741] donc sœur de Pépin le Bref et tante de Charlemagne. Guillaume est donc un cousin de Charlemagne.

793

Guillaume est nommé duc d'Aquitaine pour repousser les musulmans d'Espagne qui attaquent le Languedoc. Il subit une défaite contre les Sarrasins sur l'Orbieu près de Narbonne.

801 — 803

Il participe à la prise de Barcelone (4 avril 801). La Marche d'Espagne est alors créée. La Septimanie (c'est-à-dire les sept diocèses dépendant de l'archevêché de Narbonne, soit le Languedoc et Roussillon) est pacifiée près avoir battu les Sarrasins à Orange.

14 décembre 804

Guillaume fonde une " cella " monastique à Gellone dédiée au Saint Sauveur sur des terres lui appartenant près de l'abbaye d'Aniane fondée par son ami d'enfance, Witiza.
La cella de Gellone est située sur les terres relevant de l'évêché de Lodève. Elle est alors rattachée à l'abbaye d'Aniane.

806

Après un pèlerinage à l'église Saint-Julien de Brioude où il laisse ses armes, Guillaume décide de se retirer à Gellone. Il reçoit la tonsure et l'habit monastique à l'abbaye d'Aniane dirigée par son ami Benoît.
Construction de la première église d'après la Vita Sancti Willelmi. Il n'en reste rien.
Il a apporté avec lui un fragment de la Vraie Croix, don de Charlemagne, et le Sacramentaire de Gellone, chef d'œuvre de l'enluminure carolingienne (réalisée par le scribe David à Meaux ou à Cambrai à la fin du 8ème siècle), aujourd'hui à la BNF à Paris.
L'abbaye d'Aniane comme celle de Gellone avaient aussi comme objectif d'introduire dans le Languedoc la liturgie romaine à la place du rite wisigothique. Les livres introduits par Guilhem dans la cella de Gellone viennent du Nord de la France et sont donc conformes au rite romain.
Pour ses sœurs Bertrane et Albane qui souhaitent se retirer du monde, Guilhem fait construire un petit monastère à proximité de Gellone. Elles seront enterrées dans un sarcophage placé dans l'abbaye de Gellone. Il se trouve maintenant dans le musée lapidaire de l'abbaye.

Remarque: Guillaume de Gellone est un ancêtre de Guillaume Ier d'Aquitaine appelé aussi Guillaume le Pieux fondateur de l'abbaye de Cluny en 909-910.
Guillaume de Gellone -> Bernard de Septimanie [800-844] -> Guillaume de Septimanie [825-849] -> Bernard Plantevelue [846-886], duc d'Aquitaine -> Guillaume Ier d'Aquitaine [875-918].

28 mai 812

Mort de Guilhem. Il est enterré dans un oratoire dédié à saint Michel.

10 juillet 817

Discutée au concile d'Aix-la-Chapelle en 816 par les évêques et en 817 par les abbés, Louis le Pieux impose la règle de saint Benoît révisée par Benoît d'Aniane aux monastères de l'empire carolingien dans le capitulaire " Capitulare monasticum " le 10 juillet 817.

début du 10ème siècle

Le développement du culte populaire rendu au bienheureux Guilhem se développe. Des dons importants sont faits à l'autel " du très Saint Sauveur, au bois de la Croix et au bienheureux Guilhem ".
Ces ressources vont permettre la séparation entre Gellone et Aniane et la création de l'abbaye de Gellone.

925

Le premier abbé de Gellone connu, Juliofred, reçoit une donation.

fin du 10ème siècle

Construction de la seconde église. Elle est consacrée un 13 décembre. Il en subsiste des éléments dans la crypte, la base de murs réutilisés dans la 3ème église et la tour Saint-Martin située sur le côté Sud de l'église.

ca. 1000

Pendant l'abbatiat de Gérald et le pontificat de saint Fulcran, évêque de Lodève [949-1006], a lieu la translation et la première élévation du corps de Guilhem. Il est déposé dans une Confession aménagée dans une crypte sous le sanctuaire de la nouvelle église.
L'abbaye devient alors lieu de pèlerinage sur la route de Saint-Jacques.

1025 — 1031

Un accord est passé entre l'abbé Pons de l'abbaye d'Aniane et l'abbé Geoffroy de l'abbaye de Gellone pour construire le pont du Diable à la sortie des gorges de l'Hérault sur la route reliant les deux abbayes.
Ce pont sera utilisé jusqu'en 1932 [voir Saint-Jean-de-Fos - pont du Diable].

1ère moitié du 11ème siècle

Un incendie endommage l'église préromane et détruit les archives de l'abbaye de Gellone.

1076

L'abbé Pierre Ier [1050-1077] entreprend la construction du monastère et de la 3ème église mais en conservant la Confession abritant le tombeau de Guilhem.
Consécration d'un autel dédié à Guilhem par Amat, évêque d'Oloron et légat du pape Grégoire VII dans la nouvelle église reconstruite.
Cette date marque probablement la fin de la reconstruction de la nef de quatre travées et le point de départ de la reconstruction de l'abside, des absidioles et du transept. La construction débute par l'absidiole Sud.
Le sol de la nouvelle église a été établi à 2 m au-dessus de celui de l'église préromane.
La construction de la grande abside autour de la confession préromane explique son diamètre d'environ 12 m. Il est probable que le plan initial prévoyait d'entourer la Confession et la crypte d'un déambulatoire qui aurait dû être construit le long du mur de la grande abside.
Le cloître inférieur est construit en même temps que le chevet de l'église.

fin du 11ème siècle

L'ensemble de l'église est consacré un 30 septembre.

1090

L'abbaye d'Aniane tente de profiter de la destruction du chartier de l'abbaye de Gellone par un incendie pour la replacer sous sa dépendance.
Le conflit entre les deux abbayes étant porté devant le pape Urbain II, celui-ci reconnaît que l'abbaye de Gellone est une véritable abbaye.

12ème siècle

Au cours du 12ème siècle, Guillaume de Gellone est reconnu saint par l'église catholique: saint Guillaume le Grand. L'abbaye change de nom pour prendre celui de Saint-Guilhem.
Construction d'une tribune pour les moines sur les deux premières travées de la nef pour laisser le chœur et la nef de l'église aux pèlerins et leur permettre de réciter les Heures de l'office monastique sans gêne.
Un second étage est ajouté au cloître. Il est mentionné pour la première fois dans un Cartulaire en 1206. Mais sa construction a pu durer jusqu'au début du 14ème siècle.
Construction du réfectoire sur le côté ouest du cloître ainsi que du lavabo du cloître.

27 février 1138

Seconde élévation des reliques de saint Guilhem. Les reliques sont alors placées dans un sarcophage de marbre blanc (sarcophage paléochrétien du 4ème siècle de l'école d'Arles réaménagé au début du 12ème siècle) posé sur quatre colonnes situé dans l'abside de l'église haute, à droite du maître-autel.

1141

Rédaction de la chanson de Guillaume. Premier récit romancé de la vie de Guillaume de Gellone. Il est appelé Guillaume Fiérebrace ou Guillaume au Court Nez
Dans un cycle des chansons de geste il est aussi appelé Guillaume d'Orange. La geste de Guillaume d'Orange sert à magnifier les combats de la Reconquête de l'Espagne par les chrétiens. Ces récits n'ont qu'une lointaine ressemblance avec la vie de leur modèle.

après 1165

Construction du porche et du narthex de l'église par l'abbé Richard d'Arboras. Les annales de Gellone indiquent qu'il a été construit après le concile d'Albi qui a condamné le catharisme. Il est terminé avant 1199.
L'abbaye est dirigée par l'abbé Bernard de Mèze [1170-1189]. Il subsiste sa pierre tombale mutilée.

13ème siècle — et 14ème siècle

L'abbaye continue de s'enrichir de nombreux dons. Ses abbés (Pierre III de Montpeyroux, Guillaume de Roquefeuil [†1248], Guillaume des Deux-Vierges [†1286], Bernard de Bonneval et le cardinal de Moustuéjouls [†1368]) résistent aux prétentions des évêques de Lodève.

Entre le 13ème siècle — et le 16ème siècle

La crypte avec la Confession est remblayée. Le 15ème siècle est une période de troubles dus aux grandes compagnies.

1415

Visite de l'empereur Sigismond le Pieux.

1449

L'abbé Guillaume de Cénaret [1426-1458] fait construire une tour-clocher au-dessus du porche pour mieux assurer la défense de l'abbaye.

1465

Début des nominations des abbés commendataires. Ceux-ci sont souvent des évêques de Lodève. L'indépendance de l'abbaye va disparaître entraînant un relâchement de la discipline et son moindre entretien.

1569

Les Protestants prennent et pillent l'abbaye. Les bâtiments ont peu souffert de ce pillage mais l'institution monastique en sort diminuée. Destruction d'une partie de la riche bibliothèque de l'abbaye.

1570

Les moines doivent fortifier le monastère et payer une garnison pour assurer leur protection. Pour cela ils doivent vendre des biens de l'abbaye. Hormis l'église, les autres bâtiments vont être ruinés.

1626

Un groupe de moine, avec l'accord de l'abbé commendataire Thomas de Bonzy évêque de Béziers, décide d'appeler les bénédictins réformés de la Congrégation de Saint-Maur pour rétablir la discipline.

1632

Un accord est trouvé. Les travaux de restauration peuvent commencer. La voûte du réfectoire est refaite.

1644

Arrivée des nouveaux bénédictins.

1656

Un plan de l'abbaye est dressé par le frère Robert Plouvier avant les transformations des mauristes.

1679

Les reliques de saint Guilhem sont redécouvertes sous l'autel du saint au cours des travaux de remise en état de l'abbaye.
La tribune construite pour les moines est réduite.
Construction du maître-autel baroque en remplacement des autels romans, l'autel majeur dédié au Saint Sauveur et l'autel de saint Guilhem.

18ème siècle

Les mauristes construisent au Sud du monastère un nouveau monastère de style classique.

1783

Le dernier abbé commendataire, évêque de Lodève, obtient du pouvoir royal l'extinction et la suppression de l'abbaye.

1789

Installation de l'orgue de Jean-Pierre Cavaillé. Cette installation entraîne la suppression de la tribune des moines qui avait été construite au 12ème siècle. La Révolution empêchera de terminer la construction de l'orgue (18 jeux installés sur les 27 prévus).

1790

Les reliques du Trésor de l'abbaye sont fondues.
Pendant la Révolution l'abbaye est vendue comme bien national.
Une filature puis une tannerie s'installe dans le monastère. L'abbatiale devenue église paroissiale est préservée.
Le cloître sert de carrière de pierres. Il est dépecé de ses sculptures. Il ne subsiste que les galeries inférieures des côtés nord et ouest.

1840

L'abbaye est classée Monument historique et permet d'arrêter le pillage du monument.

1905

Les 148 sculptures du cloître supérieur recueillies par un amateur, juge de paix à Aniane, sont transportées à Paris et vendues après son décès. Rachetées par le collectionneur américain George Grey-Barnard, elles sont amenées aux Etats-Unis où il les donne peu après au Metropolitan Museum de New-York. Elles font maintenant partie du musée des Cloisters.

1933

Reconstitution du sarcophage de saint Guilhem à partir des nombreux morceaux retrouvés au 19ème siècle.

1960

Début des travaux archéologiques et de restauration de l'abbaye.

1962 — 1965

Les fouilles permettent de remettre à jour la crypte de l'abbatiale.

1984

Construction du positif de l'orgue selon le plan primitif par le facteur L. Salch.

Remarques

Autres dimensions de l'église:
Diamètre de l'absidiole Sud: 4,90 m
Diamètre de l'absidiole Nord: 4,60 m

Dimensions du narthex:

  • longueur: 5,50 m
  • largeur: 5,20 m

Dimensions de la crypte:

  • longueur du couloir transversal: 10,50 m
  • largeur du couloir transversal: 2 m
  • longueur de la confession: 6,70 m
  • largeur de la confession: 4,60 m

Dimensions du cloître:

  • galerie Nord: longueur 21 m; largeur 2,85 m
  • galerie Ouest: longueur 29 m; largeur 3,35 m

Intervenants

Pour l'instant aucune information est disponible à propos des participants (personnes ou entreprises) dans ce projet.

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  • Informations
    sur cette fiche
  • Structure-ID
    20014742
  • Publié(e) le:
    12.12.2004
  • Modifié(e) le:
    20.10.2022
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International Association for Bridge and Structural Engineering (IABSE)
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