Église abbatiale Saint-Fortuné de Charlieu

Des moines venus de Touraine sous la conduite de l'abbé Gausmar, chassés par les invasions normandes s'installent près de la rivière Sornin, sur un site qui avait le même nom que la rivière.
Ils s'installent sur des terres qui leur ont été données par Robert, évêque de Valence, et son frère Edouard. Ils fondent l'abbaye. Ils appellent le lieu «Carus locus» - le cher lieu.
Construction de la première église qui ne comprend qu'une seule nef.

Boson [†887], roi de Bourgogne et de Provence, beau-frère du roi de France Charles II le Chauve [823-877], accorde sa protection à l'abbaye.

Un acte pontifical témoigne que l'abbaye est rattachée à l'abbaye de Cluny. Ce rattachement est probablement dû à Hugues, comte d'Arles et de Vienne, proche de la famille royale de Bourgogne, elle-même liée à l'abbé de Cluny Odon [927-942].

Construction de la deuxième église qui réutilise le chœur de la première église. Les arcades romanes se trouvant dans la salle capitulaire du côté du cloître peuvent provenir du déambulatoire du chœur de cette église ou du cloître roman.

Première mention du bourg de Charlieu qui se trouve à l'est de l'abbaye.

L'abbaye devient un prieuré de l'ordre de Cluny.

Dans la Vie de l'abbé Odilon [994-1049] il est fait mention du début de la construction d'une nouvelle église à Charlieu. Cette église reprend le plan de l'église du prieuré d'Anzy-le-Duc.

Consécration de la partie orientale de la troisième église par l'abbé de Cluny, Hugues de Semur – saint Hugues.

Fin de la construction de la nef et début de la construction du narthex de l'église abbatiale.
Réalisation du tympan du portail occidental de l'église :

Ascension du Christ :
• Christ en majesté dans une mandorle soutenue par 2 anges,
• le linteau représente les 12 apôtres.

Tympans du narthex de l'église. Ils reprennent de nouveaux thèmes iconographiques introduits par Pierre le Vénérable [1122-1156], abbé de Cluny qui a introduit la fête de la Transfiguration dans la liturgie clunisienne en 1132 et, vers 1146-1147, dans ses écrits sur le salut divin contre les sympathisants de l'hérétique Pierre de Bruys.

• tympan latéral de la façade nord :
  • linteau : Moïse instaurant l'ordre du Temple : sacrifice du Temple de Jérusalem (Ancien Testament),
  • tympan : Noces de Cana : symbole du sacrifice du Christ (Nouveau Testament) et 6 personnages de la Transfiguration sur l'archivolte – saint Pierre, Élie, Moïse, le Christ, saint Jean, saint Jacques.
• grand portail de la façade nord : Parousie du Christ, linteau représentant les 12 apôtres avec la Vierge au milieu d'eux, assistée de 2 anges avec l'Agneau pascal au-dessus du tympan. De part et d'autre du linteau des sculptures représentent David, Jean-Baptiste, l'évêque de Valence et le roi Boson.

Le roi de France Philippe II Auguste [1180-1223] prend la ville sous sa protection.Il entreprend la construction de nouvelles fortifications autour du prieuré.

L'ensemble des bâtiments monastiques est réaménagé ou reconstruit.

Une charte de franchise est accordée aux bourgeois par le Prieur et le roi Philippe Auguste.

Première mention de l'église paroissiale Saint-Philibert.

Différends entre les bourgeois et le Prieur concernant le gouvernement de la ville. Ils sont portés devant le Parlement de Paris qui donne raison au Prieur.

Par une bulle, le pape Alexandre IV autorise les Franciscains à construire un couvent à Charlieu. L'évêque de Die est désigné comme exécuteur de sa volonté. Les Bénédictins s'opposent à cette décision. L'évêque de Die les excommunie.

Le pape Alexandre IV ordonne à l'évêque de Die d'excommunier l'abbé de Cluny s'il persiste à soutenir le Prieur de Charlieu quand il s'oppose à l'installation des Franciscains à Charlieu.

Un concordat est signé à Cluny entre Thomas, prieur de Charlieu, et frère Jean, ministre de Bourgogne pour les Franciscains. Les Franciscains s'installent alors à Saint-Nizier-sous-Charlieu, à la limite de Charlieu.

Reconstruction du cloître.

Construction de l'hôtel du Prieur. Il reprend des constructions datant du 10ème siècle (tour de droite).
Construction de la chapelle du Prieur, probablement sur les fondations de l'ancienne chapelle Saint-Martin qui avait été donnée aux moines à leur arrivée vers 870.

Le prieuré est fermé avec la suppression de l'ancienne observance de Cluny.

Les habitants pénètrent dans le prieuré et brûlent les archives.

Les personnages sculptés des portails sont décapités.

Morcelé en plusieurs propriétés le prieuré est vendu comme «Bien national». Il est transformé en habitations et en grange.

Destruction de l'église prieurale Saint-Fortuné sauf la première travée et le narthex.

Démolition du réfectoire.

Fouilles des églises.

Les restes des murs de l'église sont conservés à l'aide de mortier.

Des fouilles sont faites par l'archéologue Américaine Elisabeth Sunderland.

Installation du musée lapidaire dans l'ancien parloir.

Restauration du grand portail de l'église.