Informations générales
Type de construction
Fonction / utilisation: |
Théâtre |
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Situation de l'ouvrage
Lieu: |
Paris ( 2ème), Paris, Ile-de-France, France |
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Adresse: | Place Boieldieu |
Coordonnées: | 48° 52' 13.87" N 2° 20' 15.39" E |
Informations techniques
Pour l'instant aucune donnée technique est disponible.
Extrait de la Wikipédia
Le théâtre national de l'Opéra-Comique, aussi appelé « salle Favart », est une salle de spectacles située place Boieldieu, dans le 2e arrondissement de Paris. Il a le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial.
Elle a accueilli de manière permanente la troupe de l'Opéra-Comique entre 1783 et 1801 puis entre 1840 et 1971.
Ce site est desservi par la station de métro Richelieu - Drouot.
Histoire de la Salle Favart
Origine
L'Opéra-Comique a été fondé sous le règne de Louis XIV, le 26 décembre 1714 par Catherine Baron et Gautier de Saint-Edme à partir de troupes qualifiées de « foraines » qui se produisaient lors des spectacles donnés lors des foires annuelles de Paris. L'une des troupes de la foire Saint-Germain prit alors le nom d'Opéra-Comique.
Son répertoire était surtout constitué de pantomimes et de parodies d'opéras afin de déjouer les interdictions dont ils étaient frappés à la suite de procès intentés par la Comédie-Française, inquiète face à la qualité montante des spectacles qui lui portait directement concurrence. En 1714, un décret autorise la troupe à avoir son propre théâtre avec une contrainte : intercaler des dialogues parlés dans les œuvres chantées. C’est la définition actuelle de l'opéra-comique.
Les débuts de l'Opéra-Comique sont difficiles et connaissent plusieurs périodes de fermeture, de 1719 à 1720, puis de nouveau de 1722 à 1723. En 1743, Jean Monnet prend la direction de l'Opéra-Comique et invite l'auteur Charles-Simon Favart. Le succès est au rendez-vous, mais fait ombrage aux autres théâtres parisiens. Pour y remédier, les autorités provoquent une nouvelle fermeture de 1745 à 1751. Cette année-là, la ville de Paris obtient la réouverture de ce théâtre, toujours sous la direction de Jean Monnet.
En janvier 1762, l'Opéra-Comique de la foire fusionne avec la Comédie-Italienne. Il déménage alors le 3 février 1762 à l'hôtel de Bourgogne.
En 1779, la « Comédie-Italienne » devient « Théâtre-Italien », mais la troupe ne comporte déjà plus aucun Italien.
Toutefois, en 1780, l'ensemble reprend officiellement le nom d'« Opéra-Comique ».
Opéra-Comique à son actuel emplacement
Première salle Favart (1783-1838)
La salle Favart, dont l'architecte est Jean-François Heurtier, est inaugurée le 28 avril 1783 en présence de la reine Marie-Antoinette. Construite sur un terrain appartenant au duc de Choiseul (à l'emplacement où se trouve encore aujourd'hui le théâtre national de l'Opéra-Comique, place Boieldieu dans le 2e arrondissement de Paris), elle dispose de 1 255 places et comprend une loge réservée à perpétuité aux descendants du duc.
Pendant la Révolution française, l'Opéra-Comique poursuit son activité, mais il subit la rude concurrence du théâtre Feydeau. En 1801, les deux troupes fusionnent pour former, le 16 septembre, le Théâtre national de l'Opéra-Comique, installé salle Feydeau. Pendant plusieurs années, le fonctionnement de l'institution oscillera entre sociétés d'artistes et un modèle plus classique avec directeur en commandite.
En 1802, Napoléon Bonaparte, alors premier consul, décide de transférer dans la salle restée vacante la troupe de l'Opera-Buffa (plus connue sous le nom d'« Italiens ») que Mlle Montansier a créée l'année précédente au théâtre Olympique. Elle la quittera à son tour en 1804 à l'occasion de travaux de restauration, pour fusionner avec la troupe du théâtre Louvois sous la direction de Louis-Benoît Picard et devenir le « théâtre de l'Impératrice ».
En 1807, l'Opéra-Comique est porté sur la liste des quatre principaux théâtres parisiens et un décret fixe le genre de l'opéra-comique comme suit : « comédie ou drame mêlés de couplets, d'ariettes ou de morceaux d'ensemble. » La salle Favart est vendue quant à elle à un certain Delamarre. Les Italiens font leur retour en 1815 sous la direction de la cantatrice Angelica Catalani, suivis en 1818 de la troupe de l'Odéon et en 1820 de celle de l'Opéra, puis par différentes troupes. En 1825, Charles X rachète la salle Favart pour y reloger les Italiens.
Le 16 avril 1829, la troupe de l'Opéra-Comique, occupant alors la salle Feydeau, est obligée de la quitter au profit de la salle Ventadour. La salle menace en effet de s'écrouler et doit être détruite. Édifiée spécialement, la nouvelle salle est cependant trop chère pour la troupe de l'Opéra Comique qui fera faillite plusieurs fois entre 1829 et 1832 (notamment à cause de la révolution de Juillet). Face à ces charges trop élevées, Jean-François Boursault alors directeur de la troupe, doit renoncer et se reloger au théâtre des Nouveautés.
A Favart, dans la nuit du 14 au 15 janvier 1838, un incendie détruit la salle après une représentation de Don Giovanni de Mozart. Cet incendie est dû au système de chauffage : un tuyau du calorifère du foyer de l'orchestre, chauffé au rouge, met le feu au magasin de décors. Hector Berlioz propose alors au ministère un projet d'exploitation de la nouvelle salle à ses propres frais, mais cette demande est rejetée par la Chambre des députés.
Deuxième salle Favart (1840-1887)
En 1840, la salle est reconstruite par l'architecte Théodore Charpentier, sous la direction de Francois Louis Crosnier : d'une capacité de 1 255 places environ, elle est inaugurée par la représentation du Pré-aux-clercs de Ferdinand Hérold, la troupe de l'Opéra-Comique ayant réintégré les murs après 8 ans passés hors de la salle Favart.
La salle étonne, et notamment l'imposante structure métallique (l'utilisation structurelle du fer étant favorisé par l'évolution des techniques de production industrielles). Ses loges, aménagées avec des salons confortables et un éclairage intimiste, font jaser les familles bourgeoises. Contrairement à l'Opéra de Paris qui accueille un bal masqué et des aventures galantes, l'Opéra Comique a un public familial, qui vient voir des oeuvres "comme il faut".
Scène de l'incendie, IIe acte de Mignon. Estampe de la création de l'oeuvre à l'Opéra Comique par Eugène Lami (1866)
Le XIXe siècle est une époque de grand succès pour l'Opéra-Comique, grâce notamment à des compositeurs tels qu'Adolphe Adam, Daniel-François-Esprit Auber, Georges Bizet, Félicien David, Jules Massenet ou même Nicolas Bochsa, le célèbre harpiste excentrique qui composa sept œuvres jouées à l'Opéra-Comique.
Le 17 novembre 1866, l'Opéra-Comique, dirigé par Adolphe de Leuven, présente pour la première fois un opéra d'Ambroise Thomas qui connaît immédiatement un grand succès : Mignon, livret de Michel Carré et Jules Barbier inspiré par Wilhelm Meister de Goethe.
En 1880, le nouveau directeur Léon Carvalho, assisté du directeur musical Charles Lamoureux, reprend Mignon avec une nouvelle cantatrice américaine, Marie van Zandt, surnommée « miss Fauvette » ou « miss Caprice ». Après quelques succès avec Le Pardon de Ploërmel et Les Noces de Figaro, Carvalho la programme dans Le Barbier de Séville de Rossini, mais son accent américain fait scandale et elle est contrainte de se retirer.
Le 25 mai 1887 à 21 heures, un incendie détruit de nouveau la salle pendant la représentation du premier acte de Mignon. Cet incendie, provoqué par une défectuosité de l'éclairage au gaz de la herse située au-dessus de la scène, coûte la vie à quatre-vingt-quatre personnes, dont quatre danseurs, deux choristes, quatre habilleuses, quatre ouvreuses, et met au chômage tout le personnel. Le gouvernement paye une compensation aux victimes et un concert est donné au bénéfice des employés de l'Opéra-Comique, qui s'installe provisoirement au théâtre des Nations (actuel théâtre de la Ville), place du Châtelet.
Carvalho est jugé responsable, condamné puis acquitté en appel. À la suite de cet incendie, l'éclairage à l'électricité devint obligatoire dans tous les théâtres et cafés-concerts. Emmanuel Chabrier, de son côté, écrit le Duo de l'ouvreuse de l'Opéra-Comique et de l'employé du Bon Marché, pièce à l'humour noir, les représentations de son opéra Roi malgré lui ayant été définitivement annulées, sans compensation financière.
Un vingtaine de victimes sont enterrées au cimetière du Père-Lachaise (96e division) dont dix dépouilles non reconnues dans un monument dédié.
Troisième salle Favart (1898 à nos jours)
La salle fut reconstruite par l'architecte Louis Bernier sur un modèle moins strict que les précédents, avec une riche statuaire. Notamment dans des niches au 1er étage une statue de la Musique par Denys Puech (1854-1942) et une autre de la Poésie par Ernest Guilbert (1848-1913). L'imposante corniche est soutenue par six cariatides.
Le 7 décembre 1898, après onze ans de reconstruction, la salle est inaugurée en présence du président de la République, Félix Faure. Elle a une capacité de 1 255 places environ et son architecte est Louis Bernier.
Les difficultés financières du théâtre dans les années 1930 entraînent l'intervention de l'État qui, le 13 août 1936, rapproche par décret l'Opéra-Comique du théâtre national de l’Opéra, pour former la Réunion des théâtres lyriques nationaux (RTLN) sous l'administration de Jacques Rouché. Le 14 janvier 1939, la nouvelle structure devient un établissement public à part entière, placée sous l'égide du ministère de l'Éducation nationale.
Après une première fermeture en 1971, l'Opéra-Comique cesse son activité le 30 novembre 1972 pour devenir de 1974 à 1978 un lieu de formation pour les jeunes chanteurs sous le nom d'« Opéra-Studio ». La Réunion des théâtres lyriques nationaux est dissoute officiellement le 7 février 1978 au profit d'une nouvelle structure unique : le Théâtre national de l'Opéra. La salle Favart devient alors la seconde salle de spectacle de l'Opéra. C'est dans ce contexte qu'ont lieu les créations d' Atys de Lully (1987) et de Médée de Charpentier (15/06 - 30/06 1993) dirigés par William Christie avec une mise en scène de Jean-Marie Villégier.
Elle recouvre son indépendance en 1990 sous forme d'une association loi de 1901, à la suite de l'inauguration d'une nouvelle salle pour l'Opéra de Paris : l'Opéra Bastille. Elle est successivement dirigée par Thierry Fouquet (1989-1994), Pierre Médecin (1994-2000) et Jérôme Savary (2000-2005).
Théâtre national de l'Opéra-Comique aujourd'hui
Le théâtre est régi, depuis le 1er janvier 2005, par le décret no 2004-1232 fixant le statut du théâtre national de l'Opéra-Comique qui devient ainsi un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). L'article 2 de ce décret lui confie une mission très large puisqu'il peut représenter des ouvrages lyriques, mais aussi des pièces de théâtre sans musique. Son répertoire s'étend de la musique baroque à la musique contemporaine.
Le théâtre national est dirigé par un conseil d'administration qui comprend huit membres : trois représentants de l'État, trois personnalités désignées, en raison de leurs compétences par arrêté du ministre chargé de la culture et deux représentants élus des personnels permanents de l'établissement. Jean-Yves Larrouturou est nommé président du conseil d'administration par décret du 4 avril 2018.
L'Opéra-Comique est dirigé par Jérôme Deschamps à partir de 2007. Il est assisté d'Olivier Mantei, directeur délégué de l'Opéra-Comique et codirecteur des Bouffes-du-Nord à partir de juin 2014. Ce dernier est nommé en remplacement de Jérôme Deschamps, atteint par la limite d'âge, à compter du 27 juin 2015. Alcione, tragédie en musique de Marin Marais est représentée en 2017 sous la direction de Jordi Savall et une mise en scène de Louise Moaty.
Activités
Depuis le début des années 2000 et la direction de Jérôme Savary, l’Opéra-Comique dispose d’un atelier de confection et de teinture de costumes dans ses murs. Il s’étend sur deux étages et peut employer jusqu’à une quinzaine de personnes. L’atelier de teinture utilise des pigments naturels (comme le réséda, la cochenille ou la garance), ce qui permet de recréer le plus fidèlement possible les nuances de costumes historiques, lorsque tel est le souhait de la mise en scène.
Certains des costumes de l’Opéra-Comique sont ensuite transmis, après la fin des productions, au Centre national du costume de scène à Moulins, qui conserve costumes de scène et décors, et organise des expositions.
Différentes salles de l'Opéra-Comique
Architecture de la Salle Favart
L'Opéra-Comique est souvent considéré comme l'équivalent de l'Opéra Garnier en une taille plus réduite, à dimension humaine, plus proche de son public, notamment du point de vue des artistes. Son architecte, Louis Bernier s'est notamment inspiré de la construction contemporaine du Palais Garnier en s'inspirant de son architecture éclectique.
Les principaux artistes en vogue à l'époque de sa construction (Belle Époque) ont été mis à contribution pour faire de cette salle un monument :
- Albert Maignan : plafond et panneaux face fenêtres du grand foyer ;
- Henri Gervex : grand foyer ;
- Joseph Blanc : avant foyer ;
- Édouard Toudouze : plafond et panneaux (Le Jeu de Robin et Marion) de la rotonde Favart ;
- Raphaël Collin : plafond et panneaux de la rotonde Marivaux ;
- Luc-Olivier Merson : plafond de l'escalier d'honneur ;
- François Flameng : fresque La Tragédie grecque et la danse ornant le mur de l'escalier latéral menant au grand foyer
- Benjamin Constant : peinture du plafond de la salle ;
- Antoine Bernard, balustrades et lampadaires (façade).
- Maurice Guiraud-Rivière, statue de Carmen dans le hall d'entrée, 1909.
- Antonin Mercié, statue de Manon, dans le hall d'entrée.
- Giandomenico Facchina, mosaïques.
Dimensions
N'ayant pas changé d'emplacement depuis 1783, l’emprise au sol de l'Opéra Comique est assez faible. Au cœur du bâtiment, la salle de spectacle a conservé ses dimensions d’origine. Au-dessus d’elle se trouve une salle de répétition, dite « petit théâtre ». L’atelier de costumes est maintenu dans le théâtre. Le magasin de décor qui se trouvait square Louvois est aujourd’hui situé boulevard Berthier.
- Longueur: 58,50 m
- Largeur: 30,15 m
- Hauteur de l’édifice : 36,33 m
Le 3e dessous se trouve 5,95 m en dessous du niveau du sol
Théâtre moderne
Le premier en France conçu avec un équipement entièrement électrique pour les éclairages publics comme scéniques. Inaugurée quelques mois avant l’Exposition universelle de 1900 qui célébrait la fée Électricité, la Salle Favart met en scène la lumière électrique par une profusion de lustres et d’appliques en bronze doré signés Christofle.
En 1898, la Salle Favart inaugura aussi les plus récentes règles de sécurité : matériaux incombustibles ou ignifugés, nombreux postes d’incendies, rideau de fer, grand secours (= multiples arrivées d’eau au-dessus du plateau).
Théâtre chargé d'histoire
Les artistes décorateurs sollicités en 1893-1900 représentaient l’art académique. Lauréats d’un grand prix de Rome, professeurs à l’École des beaux-arts et/ou membres de l’Académie, ils ont donné leur identité visuelle aux villes remodelées par l’urbanisme et la révolution industrielle. La décoration se caractérise par son éclectisme, propre à une période de transition passionnée d’histoire.
Entre deux expositions universelles, elle exploite des sujets et des motifs identitaires : le mouvement et la vitalité (que symbolise l’élément végétal), la lyre et le masque. Ouvrages et compositeurs y sont évoqués de façon à élever un monument au génie lyrique français.
Façade
Rez-de-chaussée à bossages puis hauteur en pierre lisse. Trois hautes baies cintrées avec encadrement en colonnes corinthiennes.
Attique percé de six fenêtres alternant avec six cariatides, celles de gauche d’André-Joseph Allar (1845-1926), celles du centre de Gustave Michel (1851-1924), celles de droite d’Émile Peynot (1850-1932).
Le chéneau est décoré de masques et d’acrotères au sigle de la République Française.
Dans les arrière-corps latéraux figurent des allégories : à gauche, La Musique par Denys Puech (1854-1942), à droite La Poésie par Ernest Charles Guilbert (1848- ?).
Texte tiré de l'article Wikipédia "Th%C3%A9âre national de l%27Op%C3%A9ra-Comique" et modifié 10 novembre 2020 sous la license CC-BY-SA 4.0 International.
Intervenants
- Stanislas-Louis Bernier (architecte)
Sites Internet pertinents
Publications pertinentes
- Das neue Gebäude der Komischen Oper in Paris. Dans: Schweizerische Bauzeitung (1883-1946), v. 34, n. 2 (13 juillet 1899).
- Das neue Gebäude der Komischen Oper in Paris. Dans: Schweizerische Bauzeitung (1883-1946), v. 34, n. 3 (20 juillet 1899).
- Paris. Mille monuments. 1ère édition, Editions Mengès, Paris (France), pp. 97. (2005):
- Informations
sur cette fiche - Structure-ID
20021765 - Publié(e) le:
11.06.2006 - Modifié(e) le:
29.07.2014