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Église abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe

Informations générales

Nom en langue locale: Église abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe
Début des travaux: 1040
Achèvement: 1090
Etat: en service

Type de construction

Structure: Voûte cylindrique en tonnelle
Fonction / utilisation: Église
Style architectural: Roman
Matériau: Structure en maçonnerie

Prix et distinctions

Situation de l'ouvrage

Lieu: , , ,
Coordonnées: 46° 33' 53" N    0° 51' 58" E
Montrer les coordonnées sur une carte

Informations techniques

Dimensions

longueur totale de l'église sans le porche 66 m
bas-côtés largeur 4.40 m
choeur profondeur 10 m
clocher-porche dimensions à la base 9.80 m x 8 m
hauteur totale 77.62 m
épaisseur des murs 1.10 m
hauteur de la tribune 15 m
croisée du transept dimensions à la base 7 m x 7 m
déambulatoire largeur 1.80 m
nef hauteur 13 - 16 m
nef centrale largeur 6 m
nefs longueur 42 m
largeur totale 17.70 m
structure entière longueur à l'intérieur 74 m
transept largeur 6 m
longueur 31 m

Chronologie

ca. 800

Acta translationis sancti Savini martyris rédigé au 10ème siècle raconte que les corps des saints Savin et Cyprien originaires de Brixia, martyrisés au 5ème siècle sur les bords de la Gartempe, auraient été découverts vers 800 en un lieu nommé Cerasus (le Cerisier) sur le domaine de Baidilus.

817

Le concile d'Aix-la-Chapelle, réunie par l'empereur Louis le Pieux [814-840] sous les conseils de Benoît d'Aniane [vers 750-821], exempte l'abbaye de l'obligation de service armé. L'abbaye adopte la règle bénédictine modifiée par saint Benoît d'Aniane.

821

Saint Benoît d'Aniane réforme l'abbaye. Il y établit 20 moines et en choisit l'abbé, Dodon (ou Eudes I) dont la sépulture fut retrouvée à la fin du 18ème siècle dans l'église paroissiale.

823 — 853

Dodon (né vers 763) est abbé de Saint-Savin. Après avoir restaurer le monastère, il en aurait construit cinq autres.
Pendant le début des troubles dues aux incursions vikings, l'abbaye, construite au centre d'un castrum sert de refuge aux différentes communautés monastiques qui cherchent à abriter leurs reliques.

ca. 850

Des moines venant de l'abbaye de Saint-Maur de Glanfeuil (Maine-et-Loire) viennent se réfugier à l'abbaye.
Cette abbaye fondée en 543 par un ermite est la plus ancienne abbaye bénédictine de France.
En 864, l'abbé Odo (ou Eudes) de Glanfeuil avait confondu, cet ermite avec saint Maur [vers 512-584], le disciple de saint Benoît de Nursie - le fondateur de l'ordre bénédictin – qui serait venu en Gaule à la demande de l'évêque du Mans, saint Innocent.

ca. 865

Le danger devenant plus pressant, les reliques de saint Savin sont emportées en Berry où les moines restent une trentaine d'années.

fin du 9ème siècle — début du 10ème siècle

Baidilus, comte d'Autun, fait appel à l'abbaye pour réformer celle d Saint-Martin d'Autun. 18 moines quittent l'abbaye de Saint-Savin. Ils vont restaurer les abbayes de Saint-Martin d'Autun, Beaume-les-Messieurs, Vézelay, Bourg-Dieu et Massay. Ils fondent l'abbaye de Gigny.
Hugues, qui dirige le groupe, devient abbé de Saint-Martin d'Autun, puis conseiller de Bernon [†927] lorsque celui-ci, d'abord abbé de Beaume-les-Messieurs, est désigné premier abbé de Cluny [910]. Il fonde ensuite le prieuré d'Anzy-le-Duc (Saône-et-Loire).
Raoul Glaber [†1050], disciple de Guillaume de Volpiano, racontant dans «Les Histoires», l'histoire de l'abbaye de Cluny, en fait l'héritière des traditions des abbayes bénédictines de Saint-Maur de Glanfeuil, d'Aniane et de Saint-Savin-sur-Gartempe.

avant 1010

Aumonde de Gévaudan [†1010], première épouse du comte de Poitou et duc d'Aquitaine Guillaume le Grand [vers 959 – 1030] fait don d'une importante somme d'argent à l'abbaye.

ca. 1014 — 1040

Après le départ de l'abbé Gombaud pour diriger l'abbaye de Charroux, le trésorier Odon (ou Eudes II) devient abbé de Saint-Savin. Il entreprend la construction de l'abbatiale actuelle en commençant par le transept. Son tombeau est découvert en 1844 dans le bras nord du transept.

entre 1050 — et 1080

D'après la Vie de saint Bernard de Tiron, l'abbaye est alors dirigée par un abbé négligeant qui sera convaincu de simonie par le légat du pape.

ca. 1080 — 1096

Abbatiat de Gervais, moine venant de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers, pendant lequel est terminé la construction de l'abbatiale. Après 1096, à la suite d'un désaccord avec le prieur, il retourne à l'abbaye Saint-Cyprien.

ca. 1250

Donation faite par Alphonse, comte de Poitiers, frère du roi Louis IX.

fin du 13ème siècle

Donation faite par une dame Toiray.

14ème siècle

Edification de la flèche.

1368

L'abbé Jocelin, acquis aux Anglais, laisse s'installer une petite troupe dans l'abbaye.

1370

Un autre religieux ouvre l'abbaye aux Français qui passe la garnison anglaise par les armes.

1371

Le Prince Noir met à feu et à sang l'abbaye pour se venger.

entre 1435 — et 1510

Un abbé de la famille des Allemagne remet en état l'abbatiale.

1562

Les Protestants commandés par le seigneur de Bourdeilles s'emparent de l'abbaye et la pillent.

10 novembre 1568

Les Protestants commandés par Choisy de Bonvoisin incendient l'abbatiale, saccageant les stalles du chœur, brûlant les reliques et les titres de l'abbaye.

1574

L'armée catholique y fixe ses quartiers jusqu'en 1576.

1585

Le capitaine Taillefer fait usage d'explosifs pour ouvrir une brèche dans le bras nord du transept.

1600

L'abbaye est concédée à des laïcs. Le vicomte de La Guerche confie le soin de la démolition du monastère à un sieur Champagne, prévôt des marchands de Montmorillon. Il met par terre tous les bâtiments hormis l'église.

1611

L'abbaye sert de résidence à Henri de Neuchèze, baron des Francs. Il y installe sa famille et ses maîtresses après avoir chassé les moines.

21 octobre 1634

Jugement condamnant le baron des Francs. Le cardinal de Richelieu le fait arrêter en enfermer à la Bastille.

22 mai 1640

Le roi Louis XIII informe l'évêque de Poitiers qu'il fait procéder à la saisie des biens de l'abbaye et chasser les enfants et domestiques du baron des Francs.

17 août 1640

L'évêque de Poitiers assiste à la prise des lieux par les religieux de la congrégation de Saint-Maur venant de Nouaillé. Des conflits continueront avec la famille Neuchèze dont un bâtard du baron est l'abbé en titre.

12 avril 1641

Premier marché passé avec un couvreur pour réparer l'église.

1664

Les religieux font restaurer le clocher.

1665

Un compromis est trouvé entre la famille Neuchèze et les religieux.

7 septembre 1682

Appel à François Le Duc, dit Toscane, pour la construction d'un bâtiment reliant l'église jusqu'au pavillon servant de demeure aux religieux pour la somme de 9300 livres.

18 décembre 1690

Marché passé à Jean Garnier pour la couverture en ardoises du bâtiment neuf.

20 janvier 1792

Le monastère est supprimé. Le bâtiment conventuel est loué et l'abbatiale devient église paroissiale.

14 juin 1799

L'architecte Vétault vient dresser un plan et un devis pour aménager une gendarmerie dans le corps de bâtiment sud.

10 juillet 1805

(21 messidor an XII) Arrêté préfectoral mettant l'abbatiale à la disposition de l'évêque de Poitiers. Le sous-préfet de Montmorillon constate que des dilapidations ont été commises depuis 1801 par le maire et d'autres citoyens.

12 août 1805
— 14 août 1805

Les travaux de remise en état sont estimés à 30287 francs.

1820

Le clocher est foudroyé.

18 août 1821

Le conseil municipal réclame au ministre de l'intérieur la somme de 32017 francs pour remettre l'église en état.

2 mars 1826

L'abbé Aubin écrit à l'évêque de Poitiers que l'église menace ruine. Devant le mutisme des autorités, le maire faire boucher la fissure de la voûte.

7 novembre 1833

Le préfet de la Vienne, Alexis de Jussieu, écrit à Ludovic Vitet, inspecteur général des monuments historiques, pour lui raconter qu'au cours d'une de ses tournées d'inspection il a surpris des ouvriers qui allaient badigeonner l'ensemble de la voûte, un «acte inouï de vandalisme».

1834

Grille de Beuzelin attire l'attention sur la décoration peinte de l'abbatiale.

31 octobre 1835

Rapport de Prosper Mérimée (qui vient de remplacer Ludovic Vitet) après sa visite à l'abbaye et à ses fresques: «on ne peut balancer à faire des sacrifices même considérables pour les sauver».

1836

Prosper Mérimée fait classer Monument historique l'église.

1841 — 1852

L'architecte Joly-Leterme est chargé des travaux de restauration. La plupart des fresques sont dégagées.

11 janvier 1841

Le peintre Gérard-Seguin présente un relevé complet des fresques à la Commission des monuments historiques.

août 1845

Mérimée surprend un peintre en train de peindre «un père éternel et son coq» sur la voûte du chœur à la demande du curé faisant disparaître la fresque romane.

septembre 1849

6ème et dernière visite de Prosper Mérimée. L'abbatiale est provisoirement sauvée.

1877

L'architecte Formigé fait rouvrir la baie de la tribune donnant sur la nef.

1887

Reconstruction de la flèche partiellement détruite par des orages en la haussant de 3 m.

1967

Des désordres importants sont constatés.

1968 — 1983

Des travaux de restauration sont entrepris sous la direction successive des architectes Charles Dorian, Pierre Bonnard et François Jeanneau.

1984

L'abbaye est classée au Patrimoine mondial de l'Humanité par l'UNESCO.

Intervenants

Architecture
Restauration
Architecture

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Publications pertinentes

  • Informations
    sur cette fiche
  • Structure-ID
    20011792
  • Publié(e) le:
    15.04.2004
  • Modifié(e) le:
    24.06.2022
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