Informations générales
Type de construction
Fonction / utilisation: |
Complexe fortifié de bâtiments Château fort |
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Prix et distinctions
Situation de l'ouvrage
km | Nom |
Informations techniques
Pour l'instant aucune donnée technique est disponible.
Chronologie
1178 | Le roi Louis VII (1137-1180) signe un acte daté de Vincennes. |
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1183 | Le roi Philippe II Auguste (1180-1223) fait clore le bois par un mur et construire un manoir. |
1239 | Le roi Louis IX (saint Louis) y reçoit les reliques de la Passion qu'il avait acheté en 1237 à l'empereur de Constantinople. |
1336 — 1340 | Le roi Philippe VI (1328-1350) fait commencer le donjon. Il sera interrompu au niveau des fondations. Début de la guerre de Cent ans avec l'Angleterre. |
1361 | Le roi Jean II (1350-1364) fait reprendre les travaux du donjon après sa libération par le roi d'Angleterre. |
1364 | A la mort de Jean II, le deuxième étage du donjon est achevé. Le roi Charles V (1364-1380) fait continuer les travaux par son architecte Raymond du Temple. |
1367 — ou 1638 | Le roi s'installe dans le donjon en laissant le manoir à sa femme puis à ses fils. |
1370 | Le donjon est terminé ainsi que son enceinte carré de 50 m de côté. |
1373 — 1380 | Charles V fait construire par son architecte Raymond du Temple l'enceinte rectangulaire du château longue de plus d'un kilomètre. Cette enceinte englobe les constructions existantes dont le manoir primitif. Elle comporte 9 tours de 40m de hauteur (au-dessus de la cour). Trois de ces tours servaient de porte. |
novembre 1379 | Charte de fondation d'une Sainte-Chapelle dédiée à la Trinité. Les travaux sont placés sous la direction de Raymond du Temple. Le plan reprend celui de la Sainte-Chapelle du Palais de la Cité mais ne comprend qu'un seul niveau de 20m de hauteur. |
1380 | A la mort du roi les travaux sont peu avancés. |
1390 | Le roi Charles VI (1380-1422) fait reprendre les travaux par Raymond du Temple. |
1395 | Le choeur, les deux oratoires nord et sud, la sacristie et le trésor contenant les reliques de la Passion sont terminés. |
fin du 14ème siècle | Fin du XIVe siècle: Construction de la nef dans le style flamboyant. |
début du 15ème siècle | Construction de la façade ouest. Les travaux sont ensuite interrompus. |
1552 | Les travaux sont terminés par le roi Henri II (1547-1559). La Sainte-Chapelle est inaugurée. |
1610 | Après l'assassinat du roi Henri IV, la reine Marie de Médicis fait construire un nouveau bâtiment à l'emplacement du pavillon de François Ier. |
1654 — 1661 | A la demande du roi Louis XIV (1643-1715), l'architecte Le Vau entreprend la construction du pavillon du Roi en doublant le pavillon de Marie de Médicis. |
1656 — 1658 | Construction du pavillon de la reine symétrique du pavillon du Roi dans l'angle sud-est de l'enceinte. Construction du mur à arcades au nord des pavillons. |
1793 | Le décor intérieur de la Sainte-Chapelle est détruit. Les vitraux du XVIe siècle sont déposés et mis à l'abri par Alexandre Lenoir. |
1796 | Transfert dans la château de l'Arsenal de Paris. Le château devient un site militaire. |
1808 | Napoléon Ier demande la mise en défense du château. Les tours sont écrêtées pour permettre la circulation et les tirs des canons. Construction de casernes à la place du manoir et des anciennes constructions. |
fin août 1944 | Consolidation des bâtiments endommagés. |
24 août 1944 | A la libération de Paris, les troupes allemandes quittent le château en faisant sauter les dépôts de munition et en incendiant les pavillons du Roi et de la Reine. Il y a des dégâts considérables. |
1953 — 1954 | Restauration des pavillons du Roi et de la Reine. |
1990 | Début de la restauration de la Sainte-Chapelle. |
décembre 1999 | La tempête fait voler en éclats les verrières de la nef de la Sainte-Chapelle. |
2000 — 2005 | Restauration du donjon. |
Extrait de la Wikipédia
Le château de Vincennes est une forteresse située à Vincennes, à l’est de Paris, érigé du XIVe siècle au XVIIe siècle. Il est le plus vaste château fort royal français subsistant et, par la hauteur de son donjon, 52 mètres, il est une des plus hautes forteresses de plaine d’Europe avec celui de Crest.
Le château de Vincennes est le siège du service historique de la Défense.
Géographie
La forteresse est située à proximité de la capitale, à environ huit kilomètres de l'île de la Cité. Contrairement à la majorité des châteaux forts, elle n'est pas implantée sur une butte, une colline ou sur le haut d'une falaise, mais sur un plateau calcaire. Elle n'est pas à proximité d'une rivière, juste d'un petit cours d'eau, le ru de Montreuil, ruisseau descendant du plateau de Montreuil qui alimentait les douves dont le trop-plein se dirigeait ensuite vers Paris et se jetait dans le lac de Saint-Mandé.
Au Moyen Âge, époque de la construction, le site était couvert par une forêt pleine de gibier. Depuis le XIXe siècle, les alentours du château sont urbanisés, il ne reste de la forêt que le bois de Vincennes.
Architecture
Cette forteresse a plus l'apparence d'une vaste cité fortifiée ou d'une « résidence royale fortifiée » que d'un château fort. Si ce château n'est à l'origine qu'un simple manoir, il a très tôt vocation à abriter, pendant de longues périodes, la famille royale avec toute sa domesticité, une partie de l'administration du royaume et l'armée nécessaire pour sa défense.
Il est composé d'un long mur d'enceinte, flanqué de trois portes et de six tours de 42 mètres de hauteur, qui se développe sur plus d'un kilomètre et qui protège un espace rectangulaire de plusieurs hectares (330 × 175 m). La place ainsi protégée est occupée par le donjon haut de 52 mètres au-dessus du sol de la cour, des bâtiments civils, administratifs et militaires et une chapelle. Au Moyen Âge, l'ensemble permettait de vivre sur place à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Quand Jacques Androuet du Cerceau dessine le château dans l'album Le premier volume des Plus excellents bastiments de France, en 1576, l'enceinte est encombrée ; « elle renferme une véritable ville ». Le donjon a été conçu pour abriter le roi de France en cas de danger. Il est à lui seul une place forte. De larges douves, un châtelet et deux ponts-levis assurent sa défense. Le niveau le plus bas sert de réserve d'eau et de vivres. Le premier et le deuxième étage sont les appartements royaux. Les trois autres niveaux supérieurs accueillent les domestiques et les militaires.
Histoire
Époque médiévale
Le simple pavillon de chasse, aménagé par Louis VII vers 1150 dans la forêt de Vincennes, devint une résidence royale (manoir de villégiature) en 1180 sous le règne de Philippe Auguste. Le château est réaménagé au XIVe siècle principalement par Charles V. Au milieu du Moyen Âge, Vincennes fut plus qu'une forteresse militaire : Philippe III (en 1274), lors de ses secondes noces, s'y marie et deux rois du XIVe siècle y moururent : Louis X (1316) et Charles IV (1328). Vers 1337, Philippe VI de Valois décida de fortifier le site en construisant un donjon à l'ouest du manoir. Charles V naquit dans cette forteresse, en fit sa résidence, le siège de son gouvernement et de sa haute administration. Il fit effectuer les travaux décidés par Philippe VI, y ajoutant par la suite l'enceinte monumentale avec ses portes et ses tours. Le donjon et son enceinte furent achevés en 1371, et la muraille avec son chemin de ronde, ceinturant donjon, manoir, Sainte-Chapelle et bâtiments résidentiels, est achevée en 1380. Les travaux durèrent deux générations.
Par ailleurs, les reliques de la couronne d'épines qui étaient conservées à Vincennes ayant été transférés à la Sainte-Chapelle de Paris, les travaux d'édification d'une nouvelle chapelle furent confiés à Raymond du Temple et débutèrent en 1379. La Sainte-Chapelle de Vincennes devait recevoir un fragment de la relique demeurée à Vincennes. À la mort de Charles V en 1380, Charles VI donna l'ordre de poursuivre les travaux, qui furent plusieurs fois interrompus. Lorsque Louis XI fit de Vincennes sa résidence, il quitta les appartements royaux du donjon pour un pavillon neuf de plain-pied, édifié en 1470 dans l'angle sud-ouest du château. Il relance également le chantier de la Sainte-Chapelle.
De la Renaissance à la Restauration
Résidence royale
Les travaux de construction et d'embellissement du château se poursuivent sous les Valois. François Ier fit réaménager le pavillon construit par Louis XI pour y résider lors de ses séjours dans la capitale. Henri II, qui avait transféré à Vincennes le siège de l'ordre de Saint-Michel, confia l'achèvement des travaux de la Saint-Chapelle à son architecte favori, Philibert Delorme, et la chapelle put enfin être inaugurée en 1552. En février 1574, la cour se réfugia au château de Vincennes où Charles IX, gravement souffrant, décéda le 30 mai dans les appartements royaux du donjon. François d'Alençon et le roi de Navarre, assignés en résidence à la cour, deviennent les hôtes forcés du château.
Le jeune Louis XIII fut installé, après l'assassinat de son père Henri IV, à Vincennes dans l'ancien pavillon de Louis XI, et y passa une partie de sa jeunesse.
Le château devint ainsi la troisième résidence royale. Louis XIV se trouvait à Vincennes lorsque, le 13 avril 1655, il se rendit selon les historiographes « en habit de chasse » au parlement de Paris, faire lit de justice pour imposer ses édits fiscaux.
L'architecte Louis Le Vau construisit pour Louis XIV les ailes (abusivement qualifiées de « pavillons ») du Roi et de la Reine. Il érigea l'aile de la Reine[-Mère] en 1658 et l'aile du Roi en 1661, les deux ailes reliées par un portique au nord et au sud entourant la cour royale. Le cardinal de Mazarin y décéda le 11 mars 1661 et sa dépouille fut exposée dans la Sainte-Chapelle.
Il fut envisagé de remplacer les pavillons construits par Marie de Médicis, mais les travaux de reconstruction furent cependant abandonnés, car Versailles concentrait alors tous les efforts. Le château conserva cependant quelques exemples du style Louis XIV précoce dans les grands appartements. Le jardinier Le Nôtre s'y exerça également en aménageant des jardins à la française et l'abord du bois de Vincennes, en face de la nouvelle entrée sud marquée par une porte monumentale en « arc de triomphe ».
Prison et manufacture royale
Le donjon fut aménagé en prison d'État (pour les prisonniers de haute naissance). Sa capacité ne lui permettait pas d'héberger plus de quatorze détenus. Le duc de Beaufort, principal chef de la « cabale des Importants », emprisonné sur ordre d'Anne d'Autriche, s'en évade en 1648. Le cardinal de Retz alla y méditer sur la Fronde dans l'ancienne chambre de Charles V. Nicolas Fouquet, qui avait lancé l'architecte Le Vau, eut également droit aux honneurs de la prison de Vincennes, à la suite de son procès de trois ans (1664) et avant son transfert dans la place forte royale de Pignerol.
Le château fut définitivement délaissé comme résidence royale lorsque le Roi s'installa à Versailles (vers 1670). Louis XV n'y séjourna que quelques mois (il y fut envoyé à la mort de son arrière-grand-père Louis XIV, en septembre 1715, l'air y était jugé plus sain qu'à Versailles ; le régent – Philippe d'Orléans – l'emmena ensuite à Paris). Louis XVI n'y fit aucun séjour.
Les ouvriers prennent d'assaut le donjon en 1791, d'après Christophe Muller, musée de la Révolution française.
Au XVIIIe siècle, il hébergea la manufacture de Vincennes, dédiée à la production de porcelaine, qui devint plus tard celle de Sèvres. Le donjon resta prison d'État. Y furent entre autres internés Voltaire, le marquis de Sade (de septembre 1778 à février 1784) et Mirabeau. Diderot quant à lui ne fut pas emprisonné dans le donjon mais dans un bâtiment attenant à la Sainte-Chapelle et désormais détruit.
A travers un édit de février 1788, il décide d'aliéner — par la vente ou la démolition — le château parmi plusieurs résidences royales ou bâtiments indépendants de la Couronne qui ne sont plus utilisés et dont l'entretien constitue un gouffre financier, dont ceux de Choisy-le-Roi, Madrid, la Muette et Blois.
Le 28 février 1791, les ouvriers du faubourg Saint-Antoine ne voulant pas d'une nouvelle Bastille, tentent de prendre d'assaut le donjon afin de le démolir. Mais l'arrivée des troupes de Lafayette venant épauler la garde nationale nationale parisienne permet de sauver le donjon.
Malgré le changement de régime, le donjon retrouvera sa destination au XIXe siècle. Seules les conditions pénitentiaires vont radicalement se durcir. Ainsi, à la suite des journées des 23 au 25 février 1848, y séjourneront de nombreux républicains de gauche comme Barbès, Blanqui et Raspail (qui y sortira à la faveur de son élection au parlement et dont les écrits témoignent de son séjour dans l'ancienne chapelle de Charles V).
Arsenal
En 1796, le château fut converti en arsenal, abritant depuis lors la section historique de l'armée. Il fut profondément remanié à cette époque. Les restes du pavillon de chasse initial datant de l'époque de Saint Louis furent détruits. On construisit de nouveaux bâtiments militaires qui existent encore aujourd'hui. En 1804, le duc d'Enghien fut fusillé dans les douves du château sur l'ordre de Napoléon.
Nommé gouverneur du château par Napoléon, le général Pierre Daumesnil le défendit avec acharnement lors de l'occupation de Paris par les troupes russes et prussiennes en 1815. Ces dernières, qui voulaient s'emparer de l'arsenal du château, se heurtèrent à une résistance acharnée. Avec moins de 200 hommes, le général refusa de se rendre, insensible aux pressions et aux tentatives de corruption, bravant le siège du fort durant plus de cinq mois. Il finit par capituler sur ordre de Louis XVIII, mais sortit de la forteresse en brandissant le drapeau tricolore.
Époque récente
La porte massive de sortie du donjon provient de la prison du Temple, détruite par Napoléon. L'empereur fut également à l'origine de l'étêtage des différentes tours d'enceinte du château. Le parc fut remanié au XIXe siècle dans le goût des jardins anglais. Napoléon III confia à Viollet-le-Duc le soin de restaurer la chapelle et le donjon et légua administrativement les 9,95 km² du bois de Vincennes à la ville de Paris.
Le 15 octobre 1917, ce fut au tour de Mata Hari d'être fusillée pour espionnage près de la forteresse de Vincennes, au pied de la butte du polygone de tir, lieu habituel des exécutions militaires.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, le château servit brièvement de quartier général à l'état major du général Maurice Gamelin, chargé de la défense de la France contre l'invasion allemande de 1940. Le 2 août 1944, trois divisions de la Waffen SS en retraite du front de Normandie s'installèrent dans les lieux. Le 20 août 1944, 30 otages y furent à leur tour exécutés par les forces nazies ; lesquelles détruisirent trois dépôts de munitions installés dans des casemates, au moment de la libération de Paris, dans la nuit du 24 au 25 août. L'incendie provoqué dura alors près de huit jours et provoqua des dégâts irréversibles : une partie des collections fut détruite, le pavillon du Roi en ruines, celui de la reine partiellement détruit.
En 1964, Charles de Gaulle — alors président de la République — forma le projet de quitter le palais de l'Élysée qu'il jugeait trop enclavé dans Paris, sans perspective sur la capitale et pas assez prestigieux pour accueillir le chef de l'État. Il choisit le château de Vincennes comme nouveau logis présidentiel, mais l'opération fut abandonnée pour d'autres priorités.
Nouveaux rôles
Le château de Vincennes relève à la fois du ministère de la Culture (le site est classé monument historique en 1993 et 1999, et le Service départemental de l'architecture et du patrimoine y est situé), et du ministère de la Défense (le château abrite le Service historique de la défense, SHD).
- Depuis 1988, un vaste programme de rénovation a été entrepris. Menacé de ruine, le donjon est fermé en 1995, et après d'importants travaux de consolidation générale de sa structure, le donjon avec ses appartements royaux rouvre au public en 2007. En 2008-2009, la chapelle royale a également subi une importante restauration, nécessitée par la tempête de 1999.
- Depuis plusieurs années, les élus locaux tentent d'accélérer le renouveau du site, notamment en obtenant une réorganisation de la gouvernance actuelle du château et en développant le mécénat. C'est ainsi qu'est née, à l'initiative de la ville de Vincennes, l'« Association pour le rayonnement du château de Vincennes », présidée actuellement par Françoise Sampermans.
- Le « plan Escale » serait un plan d'évacuation du palais de l'Élysée, en cas de crue centennale à Paris. Et la présidence aurait préparé dans cette éventualité un repli sur le château de Vincennes, réputé sûr et facilement aménageable.
Texte tiré de l'article Wikipédia "Châeau de Vincennes" et modifié 22 juillet 2019 sous la license CC-BY-SA 4.0 International.
Intervenants
- Raymond du Temple (architecte)
- Louis Le Vau (II) (architecte)
Sites Internet pertinents
Publications pertinentes
- L'art de Paris. Editions Place des Victoires, Paris (France). (2003):
- Le bois de Vincennes et les résidences royales et aristocratiques de périphérie. Dans: Dossiers d'Archéologie, n. 289 (décembre 2003- janvier 2004), pp. 122-126. (2003):
- Les carrelages du manoir. Dans: Dossiers d'Archéologie, n. 289 (décembre 2003- janvier 2004), pp. 18-25. (2003):
- Les carrières approvisionnant les chantiers de Vincennes au 14e siècle. Dans: Dossiers d'Archéologie, n. 289 (décembre 2003- janvier 2004), pp. 58-59. (2003):
- Le château de Vincennes. Monum. Editions du patrimoine, Paris (France), pp. 32. (2004):
- Informations
sur cette fiche - Structure-ID
10000090 - Publié(e) le:
17.05.2002 - Modifié(e) le:
03.09.2023