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Informations générales

Autre nom(s): Abbaye de La Maison-Dieu
Début des travaux: 12ème siècle
Achèvement: 14ème siècle
Etat: en service

Type de construction

Fonction / utilisation: Église
Matériau: Structure en maçonnerie
Style architectural: Roman
Gothique

Prix et distinctions

Situation de l'ouvrage

Lieu: , , ,
Coordonnées: 46° 44' 42.99" N    2° 27' 40.01" E
Montrer les coordonnées sur une carte

Informations techniques

Pour l'instant aucune donnée technique est disponible.

Chronologie

ca. 1136

Un groupe de moines venu de l'abbaye de Clairvaux fonde une nouvelle abbaye au lieu-dit La Maison-Dieu.
La communauté est dirigée par l'abbé Robert de Châtillon [†1163], un neveu de Bernard de Clairvaux, saint Bernard. Ce neveu avait quitté les rigueurs de l'ordre cistercien pour se retirer à l'abbaye de Cluny. Saint Bernard lui avait écrit une longue lettre restée fameuse, car écrite sous la pluie, elle n'avait pas été mouillée. Après quelques temps à Cluny, il était revenu au monastère de sa profession.
Ils occupent des terres laissées à l'abandon,appartenant au seigneur Ebbes V de Charenton de la puissante famille de Déols. C'est une zone boisée inhospitalière et marécageuse près du Cher. Ils l'occupent sans titre, ne bénéficiant que d'une tolérance.
L'abbaye est située près d'une route fréquentée venant de Bourges et au bord du Cher. Elle est proche de la ville de Saint-Amand-Montrond.
Ils appliquent le précepte de saint Bernard: «Plante là où coulent les eaux, c'est là qu'abonde la grâce».

ca. 1149

Le dénuement des moines est tel que saint Bernard écrit à Suger [vers 1081-abbé de Saint-Denis en 1122-régent du royaume de France de 1147 à 1149-1151], abbé de Saint-Denis et conseiller du roi de France Louis VII [1120-roi de 1137 à 1180], pour qu'ils reçoivent une dotation en blé.

1150

Première charte d'établissement faite par Ebbes V de Charenton. Il donne tous les droits seigneuraux qu'il possède au lieu-dit La Maison-Dieu, une part de bois, un cours d'eau depuis les moulins de Humbert jusqu'à l'abbaye et de terres à Chalais, Saint-Loup et Fleuret. Cette donation est faite aux moines de Clairvaux et «ad abbatiam faciendam».
Ebbe V de Charenton donne une compensation aux moines bénédictins du prieuré de La Celle-Bruère en échange des redevances auxquelles ils avaient droit sur La Maison-Dieu. Un prieuré bénédictin existait déjà à Allichamps.

1150 — 1160

Construction du chœur, du transept et des deux dernières travées de l'église. L'église est construite suivant le plan bernardin déjà utilisé pour l'abbatiale de Fontenay consacrée en 1147.

1159

L'archevêque de Bourges, primat d'Aquitaine, Pierre de la Châtre, fait confirmer la donation à l'abbaye par Agnès, femme d'Ebbes V de Charenton.
Ebbes de Charenton et son épouse rattachent au monastère l'abbaye de Bussières qu'ils avaient fondée pour les moniales.

1170 — 1190

Construction du mur de l'église longeant le cloître.
Construction de la salle capitulaire, de la salle des moines et du dortoir des moines au premier étage à l'Est du cloître.
Construction du bâtiment des convers à l'Ouest du cloître.

1175

Une épidémie décime la communauté. Le troisième abbé, Francon, en meurt.

1180

Dalmaire de Lignières et son épouse Ermengarde donnent aux religieux la forêt de Chevronne.

1189

Ebbes VI de Charenton, fils du fondateur, confirme les donations de son père et en ajoute d'autres à la demande de l'archevêque de Bourges Henri de Sully.
L'abbaye ayant reçu des donations, elle est devenue suffisamment riche.

début du 13ème siècle

Fin de la construction de l'église. Un porche est accolé à la façade.
Construction du réfectoire au Sud du cloître.

après 1247

Construction des galeries Nord et Ouest du cloître (probablement de 1270 à 1280).
La disparition progressive des convers entraîne la suppression de la ruelle des convers pour accéder au bâtiment des convers. La galerie Ouest est construite contre le bâtiment des convers, à la place de la ruelle des convers.

1276

Première mention du nom de Noirlac pour une carrière de pierre de l'abbaye. Ce nom vient d'un petit lac situé à proximité.

1277

L'abbé de Noirlac est déposé par le chapitre général de l'Ordre.

début du 14ème siècle

Construction des galeries Est (avant 1350) et Sud (vers 1300) du cloître.

1322

Première mention de l'abbaye sous le nom de Noirlac.

1358 — 1360

Pendant la guerre de Cent Ans, les soldats commandés par le capitaine anglais Robert Knolles ravagent le Berry. Elles occupent le monastère.
Les religieux font appel à Jean Bourguignon, de Saint-Amand, pour assurer leur défense. Ils entreprennent de fortifier l'abbaye.

1417

Constance de Saluces fait un don d'ornements pour l'église avec des tapisseries d'Arras.

1423

Guillaume d'Orval confirme ce droit de fortifier l'abbaye et de construire un donjon et de faire assurer la garde par un capitaine.

1433 — 1442

Troubles dues aux Grandes Compagnies, aux Écorcheurs et de la Praguerie.

1459

Un moine qui avait apostasié plusieurs fois est réhabilité par le chapitre général.

1466

L'abbé de Noirlac, avec l'abbé de Fontmorigny, visite l'abbaye de Sept-Fons en Bourbonnais.

1476

Un moine est condamné à la prison perpétuelle par le chapitre général pour avoir tué un moine.

1484

L'abbé de Noirlac est chargé d'enquêter avec l'abbé de Rigny à l'abbaye de Lannoye.

1506

Le chapitre général envoie les abbés de Rigny, de Fontmorigny et de Chalivoy pour enquêter sur les agissements des moines et punir les coupables.

1521

L'abbé de Bouras est chargé par le chapitre général de visiter l'abbaye de Noirlac et de réformer l'abbaye.

ca. 1530

L'abbaye de Noirlac est mise en commende. La vie régulière va en souffrir.
L'abbé installe son logis dans l'ancien bâtiment des convers, au-dessus du cellier. L'abbé et les moines ont une entrée commune, sous le donjon.

1562

Les Protestants commandés par le duc de Deux-Ponts envahissent l'abbaye.
On leur a longtemps attribué, à tort, la démolition du porche de l'église et du pignon Nord du transept, ainsi que l'incendie ayant détruit la partie sud du bâtiment de convers. Ils semblent seulement responsables du pillage de granges appartenant à l'abbaye.

1600

Un terrier décrit les lieux sans noter de dégradations dans l'abbaye.
Il ne semble donc pas que les dégradations de l'abbaye soient dues aux Protestants. Il note seulement qu'ils ont pillé des granges dépendant de l'abbaye.

1650 — 1652

Pendant la Fronde, le prince de Bourbon-Condé s'étant rebellé, les troupes royales assiègent Saint-Amand-Montrond. Les troupes des deux partis prennent et reprennent l'abbaye pendant le siège du château. Il en résulte de nombreuses dégradations et destructions.

1654

L'abbé de Noirlac signale la démolition de plusieurs bâtiments de l'abbaye par les soldats des deux partis.
Les dégradations restent sans réparations importantes.
Il ne reste plus que 4 moines à Noirlac.

1657

Un partage des bâtiments entre l'abbé commendataire et les moines est fait. L'abbé dispose du bâtiment des convers, de la galerie du cloître Ouest et de la grande cuisine.

1708

Dom Martène visite l'abbaye et écrit qu'elle «a conservé plus de restes de son ancienne spendeur, les cloîtres, le chapitre, le parloir, le noviciat, le réfectoire, la cuisine marquent quelque chose de grand …».

1712

Le premier étage du bâtiment situé en retour du bâtiment des moi-nes à côté de la salle des moines, probablement le noviciat, est aménagé en appartement du prieur.

1715

Un accord est trouvé entre l'abbé commendataire et les moines pour la restauration de l'abbaye.

1717

Un mémoire indique que les moines mangent dans un lieu malsain «où étaient les nécessaires».
Au-dessus était placée l'infirmerie.
La cohabitation difficile avec les moines conduit l'abbé commendataire à habiter à l'hôtel Saint-Vic à Saint-Amand-Montrond.
Les moines retrouvent l'utilisation de tous les bâtiments de l'abbaye.

1723

Un texte indique que des destructions ont été provoquées par un tremblement de terre et des inondations.

1724

Les travaux de restauration de l'abbaye sont attribués pour 120 000 livres à l'architecte François Lévy et l'entrepreneur Charles Duchet.

1725

Démolition de la grande cuisine des moines.
La façade orientale du bâtiment des moines est remodelée.

1726

Les travaux sont en voie de finition.

1730

Les moines écrivent que «le projet a été si heureusement exécuté que leur église, les bâtiments des lieux réguliers … ont été pour la plupart plutôt construits à neuf que réparés».
Les parties les plus dégradées sont démolies.

ca. 1740

Les moines font installer des chambres confortables dans leur dortoir.

1748

Les moines font réaménager le bâtiment se trouvant entre l'aile orientale, le bâtiment des moines, et l'ancien réfectoire en l'agrandissant d'une pièce.
L'église reçoit des boiseries.

1751

Les moines font établir dans l'ancien réfectoire des chambres d'hôtes. Un escalier monumental est construit pour accéder au dortoir.

1790

L'abbaye est sécularisée.

1791

Elle est vendue comme bien national à Amable-Jean Desjobert pour 150 000 livres.

1822

Une manufacture de porcelaine est installée dans l'abbaye par les sieurs Merlin de Failly et Hull, dit Hall.

1837

Prosper Mérimée visite l'abbaye.

1854

La fabrique de Noirlac est rattachée au porcelainier Foëcy.

1860

L'abbaye est classée Monument historique.

1886

Fin de l'exploitation de la manufacture de porcelaine.

1893

Au cours des fouilles dans l'armarium, l'abbé Jules Pailler découvre un squelette avec à ses côtés une crosse en bois. Il vient de découvrir la tombe de Robert de Châtillon, fondateur de l'abbaye, qui n'avait pas été enterré dans la salle capitulaire comme les autres abbés, car cette salle n'existait pas au moment de sa mort.

1894

L'abbaye est vendue à l'abbé Jules Pailler, curé de Saint-Amand-Montrond. Un orphelinat industriel et agricole s'installe dans l'abbaye.
L'œuvre périclite et le monastère est de nouveau mis en vente.

1896

L'abbaye est achetée par la communauté que s'appelait les Epouses du Sacré-Cœur de Jésus pénitent. Cette communauté est condamnée par le Saint-Office en 1896.

1901

Les lois entraînent la dissolution de la communauté religieuse.

1909 — 1910

L'abbaye sert de colonie de vacances aux Petits chanteurs à la Croix de bois.

1910

Le département du Cher achète l'abbaye avec l'aide financière de l'Etat.
Le service des Monuments Historiques fait des travaux conservatoires.
Les deux guerres mondiales vont retarder les travaux de restauration.

1939

L'abbaye accueille des réfugiés espagnols après la guerre civile.
Puis, pendant la guerre, à des vieillards de l'hospice de Saint-Amand-Montrond.

1949

L'abbaye est libérée de ses occupants.

1950

Début des travaux de restauration. Ils durent jusqu'en 1980.

1977

Installation de vitraux modernes de Jean-Pierre Raynaud dans l'église et le réfectoire.

Intervenants

Pour l'instant aucune information est disponible à propos des participants (personnes ou entreprises) dans ce projet.

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    sur cette fiche
  • Structure-ID
    20016383
  • Publié(e) le:
    20.05.2005
  • Modifié(e) le:
    28.05.2021
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