Informations générales
Type de construction
Structure: |
Voûte cylindrique en tonnelle |
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Fonction / utilisation: |
Église |
Matériau: |
Structure en maçonnerie |
Style architectural: |
Roman |
Prix et distinctions
1998 |
partie d'un ensemble
disponible avec inscription |
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1840 |
disponible avec inscription |
Situation de l'ouvrage
Lieu: |
Conques, Aveyron (12), Occitanie, France |
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Coordonnées: | 44° 35' 57" N 2° 23' 53" E |
Informations techniques
Dimensions
longueur hors œuvre | 56 m | |
profondeur des chapelles rayonnantes | 3.60 m | |
déambulatoire | largeur | 3.80 m |
nef | largeur | 6.80 m |
longueur | 26.70 m | |
hauteur de la nef sous clef de voûte | 22.10 m | |
largeur d'un collatéral | 3.80 m | |
hauteur de la voûte dans un collatéral | 10.50 m | |
transept | largeur | 14.80 m |
longueur | 34.80 m | |
hauteur de la coupole du transept | ca. 26 m |
Matériaux
arcs |
pierre
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coque |
pierre
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colonnes |
pierre
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murs |
pierre
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Chronologie
711 | Les Arabes débarquent en Espagne près de Gibraltar [djabal-al-Tariq du nom du chef berbère Tariq Ibn Ziyad qui a vaincu le dernier roi des Wisigoths d'Espagne Rodrigue ou Rodéric -roi de 710 à sa mort en 711]. |
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719 | Les Arabes franchissent les Pyrénées. |
720 | Les Arabes prennent Narbonne. Ils prennent le contrôle de la Septimanie (le Languedoc actuel). Narbonne reçoit une colonie musulmane. |
721 | Echec des Arabes commandés par El-Samh, mettent le siège devant Toulouse. Le 11 mai 721, El-Samh périt au cours de ce siège. L'armée arabe n'est sauvée de la déroute et ramenée en bon ordre à Narbonne que grâce à Abd-er-Rahman. |
725 — 732 | Des chrétiens fuyant les invasions arabes trouvent refuge dans la vallée pour y bâtir le premier sanctuaire. |
octobre 732 | Bataille de Poitiers entre les troupes franques commandées par Charles Martel et l'armée arabe commandée par Abd-er-Rahman qui règne à Cordoue. Ce dernier avait envahi l'Aquitaine à la poursuite d'un chef berbère Munuza qui avait signé un accord avec Eudes, duc d'Aquitaine, contre lui. |
741 | Mort de Charles Martel. Ses fils Pépin le Bref [vers 715-maire du palais en 741-roi des Francs en 751-768] et Carloman [vers 715-maire du palais d'Austrasie en 741-754] lui suuccèdent. |
742 | Pépin le Bref et Carloman soumettent les Aquitains. |
743 | Pépin le Bref et Carloman décident de remettre comme roi des Francs, Chiléric III [roi des Francs de 743 à 751- mort en 754], fils de Chilpéric II [670-roi de Neustrie en 715-721]. |
747 | Carloman remet à son frère l'Austrasie. Il part alors pour Rome où le pape Zacharie [pape en 741-752] lui accorde l'habit monastique. |
751 | Pépin le Bref est proclamé roi des Francs par l'assemblée du peuple franc à Soissons. Il obtient l'accord du pape Zacharie et reçoit l'onction de saint Boniface. |
756 | Un prince de la dynastie des Omeyyades de Damas renversée par les Abbassides de Bagdad, Abd er-Rahman ben Mouayia, ayant pu fuir dans le Maghreb, puis en Espagne, réussi à prendre le pouvoir à Cordoue. Il pourchasse alors les partisans des Abbassides en Espagne. |
759 | Pépin le Bref prend Narbonne et Carcassonne. Les Arabes sont chassés de Septimanie qui passe sous le contrôle des Francs. |
760 — 768 | Cinq campagnes sont entreprises par ¨Pépin le Bref contre les Aquitains pour réduire leur rébellion. |
768 | Pépin le Bref reçoit une ambassade des Abbassides de Bagdad. |
24 septembre 768 | Mort de Pépin le Bref. Ses deux fils, Charles, le futur Charlemagne, et Carloman lui succèdent. |
777 | Le wali (gouverneur) de Barcelone, Sulaymân al-Arabi, et de Huesca viennent rencontrer Charles à Paderborn pour solliciter son appui dans leur révolte contre l'émir de Cordoue. |
mai 778 | Charles décide de réunir une importante armée composée de Francs, de Bourguignons, de Provençaux, de Lombards, de Bavarois et de Septimaniens. L'armée est divisée en deux: un corps commandé par Charles franchit les Pyrénées en pays gascon par le col d'Ibaneta, l'autre passe par le col du Perthus. |
août 778 | Les deux corps d'armée se rejoignent devant les murs de Saragosse. Les habitants de la ville et le wali, Hosein ben Yahia, résistent. Les négociations échouant, après 2 à 3 semaines, Charles renonce et fait demi-tour. Sur son chemin il fait raser les murailles de Pampelune. |
15 août 778 | Au col de Roncevaux, l'arrière-garde de l'armée est attaquée par des montagnards « gascons », les Vascons, que l'on peut traduire par Basques. Un des lieutenants de Charles, le comte Roland, est tué et les Francs sont massacrés. |
781 | Louis, fils cadet de Charlemagne, futur Louis 1er le Pieux, devient roi d'Aquitaine à 3 ans. |
ca. 785 | L'ermite Dadon (abréviation de Deodatus) fonde un ermitage dans la vallée. Il doit faire partie de l'aristocratie guerrière du Rouergue et a dû participer aux luttes contre les Sarrasins. |
785 | Les habitants de Gérone livrent leur ville à Charles. |
789 | Les habitants d'Urgel et de Cerdagne livrent leur région à Charles. |
793 | L'émir de Cordoue Hicham 1er attaque Narbonne et arrive aux portes de Carcassonne, mais il échoue. |
8 juin 793 | Le premier raid connu des Vikings s'abat sur le monastère de Lindisfarne au nord de l'Angleterre. Sac de l'abbaye et meurtre de nombreux moines. |
797 | Borrel, comte d'Urgel-Cerdagne, s'empare de plusieurs localités au-delà des Pyrénées. |
801 | Le monastère respecte la règle de saint Benoît. |
4 avril 801 | Louis 1er, dernier fils de Charlemagne et roi d'Aquitaine, s'empare de Barcelone. Il en laisse la garde à Béra, comte de Razès et de Conflent. La marche d'Espagne – Marca Hispanica – peut alors être constituée. Elle comprend 5 comtés. |
804 | Fondation de l'abbaye de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert par Guillaume de Gellone. |
809 — 811 | Plusieurs offensives contre Tortosa. Echec des Francs pour atteindre l'Ebre. La Marche d'Espagne reste délimitée par le cours du Llobregat. |
ca. 813 | L'ermite Pelayo a en rêve une vision du tombeau de Saint-Jacques. Il est guidé par une étoile vers un champ (le champ de l'étoile, soit « campus stellae » en latin), qui deviendra Compostelle. |
819 | Texte mentionnant Medraldus comme l'abbé de Saint-Sauveur de Conques. |
ca. 820 | Le Roi de Galice Alphonse II le Chaste fait construire une première basilique sur les lieux de la sépulture à Saint-Jacques-de-Compostelle. |
826 | L'émir de Cordoue Abd al-Rahman II assiège Barcelone défendue par Bernard de Septimanie. |
23 octobre 838 | Le roi d'Aquitaine Pépin 1er favorise la fondation d'un second monastère pour recevoir une partie des moines de Conques à Figeac. Il promulgue un diplôme indiquant que les deux abbayes, de Conques et de la « Nouvelle Conques » installée dans la fertile vallée du Célé, devaient rester autonomes mais sous la direction d'un abbé commun. |
13 décembre 838 | Mort de Pépin 1er d'Aquitaine. Louis 1er le Pieux donne le royaume d'Aquitaine à son fils cadet, Charles le Chauve au lieu du fils de Pépin 1er, Pépin II [824-roi en 839-déposé en 852-865]. Ce dernier est cependant choisi comme roi par la noblesse d'Aquitaine, en particulier Bernard de Septimanie, fils de Guillaume, fondateur de l'abbaye de Gellone. |
841 | Les Arabes commandés par Al-Iskandaruni franchissent les Pyrénées. |
25 juin 841 | Bataille de Fontenoy-en-Puisaye entre Lothaire, fils aîné de Louis l'empereur Louis le Pieux, allié à Pépin II d'Aquitaine et Charles le Chauve allié à Louis de Germanie. |
14 février 842 | Serment de Strasbourg prononcé par Louis le Germanique et Charles le Chauve devant leurs troupes pour confirmer leur alliance contre Lothaire. |
843 | Les trois fils de Louis le Pieux signent le traité de Verdun partageant l'Empire carolingien. Il met la Provence dans le royaume de Lothaire, nouvel empereur d'Occident [840-855]. |
844 | Les Vikings remontent la Garonne jusqu'à Toulouse, puis la Dordogne. |
848 | Guillaume de Septimanie, fils de Bernard, s'empare de Barcelone. |
ca. 850 | Les religieux de Figeac rédigent un faux attribué à Pépin le Bref affirmant que l'abbaye de Conques était soumise à l'abbaye de Figeac. |
862 | Siège de Toulouse par les Vikings. |
864 | Raid Viking en Aquitaine. |
14 janvier 866 | Des moines originaires de Conques amènent à l'abbaye les reliques de sainte Foy. Une autre explication de l'arrivée des reliques de sainte Foy à Conques met en avant les ravages causés par les Vikings en Aquitaine. Des moines originaires de Conques auraient mis à l'abri ces reliques à Conques. Le monastère agenais ayant été détruit par les Vikings, les reliques sont restées à Conques. |
à partir de 883 | L'abbaye prend le nom de Sainte-Foy. |
951 | L'évêque du Puy, Godescalc (ou Gothescalk), fait le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. C'est le premier nom de pèlerin connu. Il commence son pèlerinage en hiver. Il est donc probable qu'il a dû prendre la route passant par la vallée du Rhône plutôt que la voie du Puy, qui deviendra traditionnelle, passant par Conques. |
6 juillet 985 | Barcelone est mise ¨¤ sac par les troupes du calife de Cordoue, Al-Mans¨±r. La ville est incendi¨¦e et ses habitants sont tu¨¦s ou emmen¨¦s en captivit¨¦. |
997 | Les Sarrasins d' Al-Mansûr s'emparent de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ils détruisent le sanctuaire. La cathédrale romane est rapidement reconstruite [1078-1125]. |
avant 1000 | Le miracle de Guibert l'Illuminé va donner une grande ampleur au pèlerinage à Conques. |
1020 | Attaque navale de Narbonne par les Sarrasins. |
début du 11ème siècle | L'abbé Odolric [1030-1065] commence la construction de l'abbatiale pour répondre à l'afflux des pèlerins. |
entre 1042 — et 1051 | Un autel est consacré mais l'église n'est pas terminée à cette date. |
1065 | A la mort de l'abbé Odolric, l'extrémité orientale de l'abbatiale est terminée. Etienne II [1065-1087] lui succède et il continue les travaux dans le chevet, le transept et peut-être la nef. |
2ème moitié du 11ème siècle | Les moines de Figeac essaient d'obtenir l'appui de l'abbé de Cluny, Hugues de Semur. |
1077 | Un moine de Conques, Pierre d'Andouque, devient évêque de Pampelune. |
fin du 11ème siècle | Bégon III [1087-1107] continue les travaux dans l'abbatiale et entreprend la reconstruction des bâtiments monastiques et du cloître. |
1096 | Le concile de Nîmes prononce la séparation des deux abbayes de Conques et de Figeac et confirme l'appartenance de Figeac à l'ordre clunisien. |
Premier quart du 12ème siècle | L'abbé Boniface [1107-1125], successeur de Bégon, fait réaliser le couvrement de l'église ainsi que la façade occidentale. |
1348 | Peste noire. La guerre de Cent Ans entre Français et Anglais va entraîner la ruine du pays rançonné par les bandes de routiers. L'abbaye cependant ne sera pas pillée. |
15ème siècle | Construction de la sacristie, située au fond du croisillon Sud. |
entre 1460 — 1490 | Réalisation de la coupole de la croisée du transept pour remplacer celle qui s'était effondrée à une date inconnue. |
1497 | Après la fin de la guerre de Cent Ans, avec l'enrichissement qui en résulte, les moines passent commande de la statuette en argent de sainte Foy et de la grande croix de procession. |
1514 | L'évêque de Rodez, François d'Estaing, venu faire respecter la règle de saint Benoît par les moines, est mollesté par ceux-ci. |
1537 | Le pape Paul III affranchit les moines de Conques de la Règle bénédictine. La communauté devient un chapitre de chanoines. L'église abbatiale devient une collégiale. |
1571 | Les Protestants pillent l'abbatiale. Une charte du roi de France Charles IX indique: « Il fut faict grand pillage, brullerie et saccagement tant de ladite église Sainte-Foy au dit Conques, que des édifices et maisons d'icelle ». |
après 1572 | Les chanoines restaurent l'église. Ils ajoutent un deuxième étage et réalisent la flèche actuelle à la tour située à la croisée du transept. |
1790 | Suppression des ordres religieux. |
1825 | La municipalité n'ayant pas les moyens financiers pour entretenir l'église, celle-ci est dans un triste état. Le conseil de fabrique en appelle au préfet de l'Aveyron pour entreprendre sa restauration. |
1834 | Prosper Mérimée parcourt la France pour faire la liste des Monuments historiques et faire entreprendre leur restauration. |
30 juin 1837 | Prosper Mérimée visite Conques. Il découvre l'église et son trésor. |
1873 | L'évêque de Rodez installe à Conques une communauté de pères prémontrés venus de Saint-Michel-de-Frigolet. |
1881 | Surélévation des deux tours de la façade. |
1883 — 1885 | Le tympan du Jugement dernier est démonté puis remonté. |
fin du 19ème siècle | Construction de deux escaliers permettant de relier les bas-côtés de la nef à la tribune de l'orgue. |
Extrait de la Wikipédia
L'abbatiale Sainte-Foy de Conques est une église abbatiale située dans la commune française de Conques, dans le département de l'Aveyron.
En raison de sa vocation à l'accueil des pèlerins et au culte des reliques de sainte Foy, elle est qualifiée d'église de pèlerinage et constitue même le prototype d'autres grandes églises de pèlerinages, l'abbatiale Saint-Martial de Limoges, l'église Saint-Sauveur de Figeac, la basilique Saint-Sernin de Toulouse et la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Considérée comme un chef-d'œuvre de l'art roman du sud de la France, elle reste surtout célèbre pour son tympan et son trésor comprenant des pièces d'art uniques de l'époque carolingienne, dont la statue-reliquaire de sainte Foy.
Cette abbaye a été construite à partir de 1041 par l'abbé Odolric à l'emplacement de l'ancien ermitage de Dadon (819). Depuis 1994, l'intérieur est décoré avec des vitraux de Pierre Soulages, un enfant du pays.
Abbaye bénédictine jusqu'en 1537, elle fut ensuite placée sous la responsabilités de chanoines séculiers. Depuis 1873, l'abbatiale est confiée aux frères de l'ordre de Prémontré. Elle est actuellement un prieuré de l'abbaye Saint-Martin-de-Mondaye
L'abbatiale Sainte-Foy de Conques fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840.
Elle est également inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France depuis 1998.
Histoire
Les origines de Conques sont relatées dans des textes en partie légendaires et qui datent, pour les plus anciens, du IXe siècle. Il s'agit des chartes de 801, de 813, de 817, accordant donations et faveurs, et surtout d'un acte du 8 avril 819 signé par Louis le Pieux, ou encore d'un poème du clerc Ermold le Noir qui a écrit une épopée en l'honneur de ce souverain. Le Livre des miracles de sainte Foy et la Chronique de l'abbatiale sont datés au plus tôt du XIe siècle. Selon cette chronique dénuée de valeur historique, des chrétiens se seraient réfugiés dans les montagnes rouergates pour y fonder un ermitage avant d'être massacrés par les païens en 371. Diverses communautés cénobitiques se seraient succédé mais elles sont tourmentées par les Francs au VIe siècle, puis par les Sarrasins en 730.
Selon les récits magnifiés du poème d'Ermold le Noir et de la chronique de l'abbatiale, l'ermite Dadon s'installe vers 790 à Conques et y fonde un ermitage qui évolue en monastère en 800. La communauté monastique élève une église dédiée à Saint-Sauveur (Conques I). L'empereur Louis le Pieux, par le capitulaire de 817, impose la règle bénédictine à tous les monastères et place celui de Conques sous sa protection en 819, lui accordant d'importantes donations.
En ce neuvième siècle, les reliques revêtent une importance considérables dans la culture de l’Église, nécessaires à la consécration d'une église, elles garantissent une protection de la communauté et peuvent assurer sa prospérité si le culte du saint est important. Deux récits du XIe siècle racontent qu'un moine de Conques, Aronisde (nommé aussi Ariviscus) passa dix ans à Agen pour endormir la méfiance de la population et, un soir d'Épiphanie, vole les restes de Sainte-Foy, une martyre enfant, dans l’église Sainte-Foy d'Agen dont il avait la garde (pieux larcin connu sous l'appellation pudique de « translation furtive »). Après un voyage miraculeux, il ramène les reliques, le 14 janvier entre 866 et 887, dans son abbaye de Conques où elles sont accueillies solennellement. Vers 900, l'ensemble du corps de Foy est placé dans une châsse. La partie la plus noble, le crâne, est logée dans une majesté. Les miracles obtenus à l'invocation des reliques intensifient rapidement le pèlerinage à Conques, si bien que l'abbé Étienne 1er fait construire au milieu du Xe siècle une basilique plus grande à trois nefs (Conques II). Le culte de la sainte s'étend même dans toute l'Europe où des prieurés sont fondés en son nom.
L'afflux de pèlerins incite l'abbé Odolric (1039-1065) à construire l'abbatiale romane actuelle (Conques III) qui devient une grande étape sur la route de pèlerinage du Puy-en-Velay à Saint-Jacques-de-Compostelle. L'édifice bénédictin est commencé, entre 1041 et 1052. Son chevet est certainement achevé avant son décès en 1065. Ensuite, les travaux traînent quelque peu et la nef n'est terminée qu'au début du XIIIe siècle. Il est, en outre, possible que le monument ait été modifié en cours de chantier. Ainsi, le chevet débute-t-il par une série de quatre chapelles échelonnées pour n'adopter qu'ensuite le système à déambulatoire et chapelles rayonnantes.
Elle est construite suivant un plan en croix classique, mais à cause de la configuration du terrain (en pente) le transept est plus long que la nef. Les deux tours de façade datent du XIXe siècle.
Sainte-Foy a été une des principales sources d'inspiration pour les églises romanes d'Auvergne. Par son architecture, l'église abbatiale se rattache à une série de cinq édifices dont elle constitue le prototype, Saint-Martin de Tours, Saint-Martial de Limoges, Saint-Sernin de Toulouse et Saint-Jacques-de-Compostelle, tous situés sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques et présentant des caractéristiques communes : plan à déambulatoire et chapelles rayonnantes, transept pourvu de bas-côtés pour faciliter la circulation des pèlerins. Ces traits communs s'étendent également à l'élévation et au système de contrebutement.
Après la période des grands abbés bâtisseurs de Sainte-Foy, le déclin s'amorce pour la communauté monastique au début du XIIIe siècle. La sainte passe de mode et l'abbaye, pénalisée par sa situation marginale, perd de son rayonnement. En 1537, l'abbaye connait une grave crise avec l'évêque de Rodez qui ordonne sa sécularisation. Ce sont des lors, et jusqu'à la Révolution française, des chanoines séculiers qui ont en charge l'abbatiale.
Pendant les guerres de Religion, l'édifice est pillé, endommagé par un incendie (1568). L'abbaye connaît un sursaut au XVIIe siècle avant qu'elle ne subisse de sérieux dommages pendant la Révolution française : les chanoines sont dispersés et l'édifice est laissé à une municipalité appauvrie, le cloître abandonné est exploité en carrière par les villageois. Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, impose la réhabilitation du site en 1837.
Entre 1836 et 1849, Étienne-Joseph Boissonnade a remis en état l'abbatiale Sainte-Foy de Conques en faisant les réparations les plus urgentes. Cette remise en état se limite d'abord à des opérations d'entretien : assainir l'édifice, enlever les terres accumulées au pied du mur nord, réouverture de certaines fenêtres, restauration de la couverture de la nef. À l'extérieur, il a repris la maçonnerie de la base des contreforts du côté nord et il a procédé à un rejointement général au chevet et à la façade sud du transept qui avaient souffert de l'incendie de 1568. À l'intérieur, il a fait gratter les nombreuses couches de badigeon sur les murs et les sculptures et a démoli la clôture du chœur en 1840.
L'abbatiale conquoise retrouve son statut de centre religieux et culturel actif en 1873 lorsque l'évêque de Rodez Joseph Bourret y installe les Pères prémontrés de Saint-Michel de Frigolet.
Architecture
La façade principale
Le porche est encadré de deux tours aux contreforts puissants. Ces tours massives ont été surélevées et surmontées de pyramides de pierre en 1881. Elles ont deux ouvertures géminé dans leur partie supérieure que surmonte un toit quadrangulaire. Le portail occidental de l'abbatiale Sainte-Foy s'ouvre sur deux portes que sépare un large trumeau. Un vaste tympan en plein cintre les surmonte, abrité sous un fronton saillant. Plus haut, sous un arc de décharge en plein cintre, deux fenêtres de même forme sont surmontées d'un oculus. Six rosaces en marqueterie polychrome de pierre accostent ces fenêtres. La façade est couronnée par un pignon à rampants peu inclinés.
Ce tympan représente une parousie, l'histoire du Salut et le Jugement dernier, d'après l'Évangile selon Matthieu. Le maître de Conques a sculpté sur 24 blocs calcaire jaune (blocs juxtaposés, sculptés avant la pose et repris ensuite) trois registres en 29 tableaux et 124 personnages qui présentent des traces de polychromie. Ces trois registres correspondent à une organisation verticale du temps (les trois niveaux temporels) et de l'espace (les trois mondes célestes, terrestres et souterrains) : le registre inférieur représente les mondes souterrains, l'ici-bas des temps passés avec à gauche (à droite du Christ) le Paradis et le Limbe des patriarches, à droite le séjour des morts dans les enfers. Le registre médian est associé au monde terrestre, au temps présent, l'ici-bas des contemporains, avec à gauche la procession des élus et à droite les pécheurs vivants qui n'ont pas subi encore leur jugement particulier. Le registre supérieur correspond aux Cieux (domaines de l'éternité, de l'intemporel), à l'avenir, l'au-delà céleste d'après le Jugement.
Le registre inférieur est divisé en deux parties. À gauche se trouve le Paradis, présidé au centre par Abraham tenant entre ses bras deux élus (symbolisant peut-être les Saints Innocents), porteurs de sceptres ou de courtes tiges fleuronnées. À sa droite, sont placés les martyrs reconnaissables à leurs attributs, les palmes, puis les Saintes Femmes portant des flacons de parfums et les Vierges sages tenant leurs lampes et un livre ouvert. À sa gauche, des prophètes portent des rouleaux de parchemins, puis les apôtres porteurs des codex. L'antichambre du paradis est symbolisée par la porte de la Jérusalem céleste avec un ange psychopompe qui accueille les élus. Un autre ange, les ailes déployées (avec le motif du type « toit à double pente », fortement récurrent), tient un élu par la main, comme s’il venait de le dérober à Satan. La partie droite est consacrée à l'enfer. L'antichambre de l'enfer figure un démon hirsute et grassouillet qui brandit un pilon, un damné enfourné dans la gueule du Léviathan dans laquelle on voit les pieds d’un autre damné. Dans l'enfer, présidé par Satan, sont châtiés les péchés capitaux : l'Orgueil, personnifié par un chevalier désarçonné d'un cheval ; l'Adultère ou la luxure représentés par une femme, poitrine dénudée, liée par le cou avec son amant ; l'Avarice pendue haute et courte avec son sac d’or au cou (un démon tirant la corde qui le pend à une potence) ; la paresse avec un homme sous Satan et dont les pieds sont léchés par un crapaud ; la Médisance avec un homme assis sur le feu dont la langue est arrachée par un démon ; la gourmandise, avec un damné au ventre rebondi qui est plongé dans un chaudron. La femme juchée sur les épaules d'un homme pourrait évoquer le renversement de l'autorité maritale. Quatre anges voisinent à l'étage supérieur de ce registre, dans l'écoinçon central-nord : trois d'entre eux ont encore une tâche parallèle (ouverture de tombeaux), l'autre est l'archange saint Michel affrontant un démon autour d'une balance pour la pesée des âmes. Dans cette scène, le démon tente de tricher, en appuyant sur le plateau de la balance, mais échoue. Derrière ce démon, est représentée une âme qui descend par une trappe jusqu'aux portes. Au-dessus de la gueule de Léviathan, le désespéré (ou le coléreux) se plante un poignard dans la gorge. À droite, un démon arrache avec un crochet la langue d'un artiste de scène (troubadour, jongleur ou bateleur) dont il tient la cithare à la main. Allongé sur son dos, un autre démon lui mord la nuque. Enfin à droite, un homme est rôti à la broche par deux démons, dont l’un a une tête de lièvre, ce qui suggère que le damné est un braconnier.
Au registre médian, trône le Christ en majesté, avec les élus à sa droite, au Paradis, et les damnés à sa gauche, en Enfer. La triple mandorle constellée dans laquelle s'inscrit le Christ trônant est portée par deux anges céroféraires (porteurs de cierges). À sa tête, deux anges portent des phylactères qui annoncent la scène : le cortège des élus est en marche vers le Christ. Dans cette procession des élus, on peut reconnaître la Vierge Marie et Saint-Pierre (personnages nimbés), qui sont suivis par des personnages, probablement ceux qui ont marqué l'histoire de l'abbaye : Dadon (son fondateur représenté en ermite), un abbé (Odolric ou Bégon) qui tient par la main un roi (Charlemagne, bienfaiteur légendaire de l'abbaye, ce que rappelleraient les deux clercs qui le suivent, porteurs de présents, un diptyque et une châsse). Dessous dans l'écoinçon, faveur insigne, sainte Foy est prosternée devant la main auréolée de Dieu ; à gauche est représentée son église (symbolisée par l'autel, le trône de la sainte et les chaînes suspendues des prisonniers qu'elle a libérés). Les troupes des anges se déploient par paires, groupées en quaternités et entourant quasi symétriquement le Christ : « l'une timbre les angles du quadrilatère central, une autre à droite monte la garde dans un territoire-tampon entre le Christ et l'enfer, une troisième à gauche surplombe un cortège d'élus ». La seconde troupe comporte deux anges officiants tournés vers le Christ (le thuriféraire du bas porte un encensoir, celui du haut tient ouvert le « livre de vie » sur lequel on peut lire : SIGNATUR LIBER VITE, « Le livre de vie est scellé ») et deux anges militants tournés vers les damnés (celui du bas porte une lance à gonfanon, celui du haut une épée et un bouclier sur lequel on lit EXIBUNT ANGELI ET SEPARA[BUNT MALOS DE MEDIO IUSTORUM], « les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes ») qui essayant d'échapper à l'Enfer, ces anges-chevalier les repoussant. La dernière troupe tient dans ses mains des phylactères dont la disposition en mitre définit deux places privilégiées, la tête et le centre. On peut voir parmi les damnés de mauvais moines ; un damné corde au cou, probablement poignardé par un démon, tient contre lui une sorte de sac, ce qui suggère la simonie ; un damné terrassé, tenant un livre à la main, évoque l'hérésie ; un faux-monnayeur, représenté avec son matériel de travail (enclume, sébile remplie de pièces) tenant en main le coin du frappeur de monnaies. À l'étage inférieur, trois démons portant des armes (bouclier, pic, lance, masse d'armes, arbalète, glaive) s'attaquent à des damnés ; un ivrogne (ou un gourmand, un avare), pendu par les pieds, dégurgite le contenu de ses intestins dans une sorte de plat contenant une bourse fermée par un lien.
Le registre supérieur est dominé au centre par la croix. Le sommet de sa poutre verticale évoque le titulus avec l'inscription en latin qu'aurait fait mettre Ponce Pilate (inscription tronquée SREXIDEORUM). La traverse horizontale porte des inscriptions sur deux lignes : la première est réservée pour identifier SOL (le soleil) et LUNA (la lune), deux astres personnifiés, et deux instruments de la Passion, LANCEA (la lance) et CLAVI (le clou) tenus par deux anges. La seconde porte l'inscription OC SIGNUM CRUCIS ERIT IN CELOCUM, description de l'évangéliste Matthieu de la parousie. Dans les écoinçons, deux anges sonneurs de cor (ou d'olifant), les ailes déployées et les jambes tournoyantes « coudées en svastika », annoncent le retour du Christ aux quatre coins du monde. Ils forment avec les deux autres anges une quaternité qui entoure la croix en combinant une convergence vers le centre avec une divergence vers les côtés.
Les inscriptions qui courent sur les corniches composent un poème en vers léonins. Le premier bandeau porte l'inscription latine SANCTORVM CETVS STAT XPISTO IVDICE LETVS (L’assemblée des saints se tient debout, joyeuse, devant le Christ-Juge) et HOMINES PERVERSI SIC SVNT IN TARTARA MERSI (Les hommes pervers sont ainsi plongés en enfer). Le second SIC DATVR ELECTIS AD CELI GAVDIA VINCTIS (Ainsi sont donnés aux élus, unis pour les joies du ciel), GLORIA PAX REQVIES PERPETVVSQVE DIES (La gloire, la paix, le repos et la lumière perpétuelle), PENIS INVSTI CRVCIANTVR IN IGNIBVS VSTI (Les injustes sont torturés par les tourments, brûlés dans les flammes), DEMONAS ATQVE TREMVNT PERPETVOQVE GEMVNT (Ils tremblent des démons et gémissent sans fin). Les linteaux triangulaires forment des lignes brisées gravées de CASTI PACIFICI MITES PIETATIS AMICI (Les chastes, les pacifiques, les doux, les amis de la piété), SIC STANT GAVDENTES SECVRI NIL METVENTES (Se tiennent ainsi, debout, dans les joies, en sécurité et sans crainte), FVRES MENDACES FALSI CVPIDIQVE RAPACES (Les voleurs, les menteurs, les trompeurs, les cupides, les pillards), SIC SVNT DAMPNATI CVNCTISIMVL ET SCELERATI (Sont ainsi damnés tous ensemble avec les scélérats). La corniche inférieure porte l'inscription O PECCATORES TRANSMVTETIS NISI MORES (O pécheurs, si vous ne changez vos mœurs).
L'intérieur
Dès l'entrée dans l'édifice, le visiteur est marqué par la verticalité de la nef principale que l'arcature large et basse du narthex cachait en partie.
L'église est construite sur un plan en croix latine à chapelles rayonnantes (trois sur le chevet) et bénédictines (quatre chapelles alignées sur le transept). Elle présente une double enveloppe (nef et abside pour la première, collatéraux et déambulatoire pour la seconde), et une élévation à deux niveaux, les tribunes donnant sur le vaisseau central par des baies géminées. Elle présente des volumes ramassés en raison des contraintes topographiques, le premier ermitage ayant été fondé dans la vallée escarpée de la Dourdou. L'abside est de faible profondeur, la nef petite (longue de 20,70 m et large de 6,80 m) par rapport au transept (35 m). La voûte en berceau (contrebutée par les voûtes en demi-berceau de la galerie supérieure) de 22,10 m de hauteur et les arcatures surhaussées des bas-côtés de 9,40 m de hauteur révèlent une réelle recherche de verticalité du projet architectural.
L'intérieur de l'abbatiale est très sobre avec le chœur, la voûte peinte et les tribunes sont peints en clair, presque blanche. Le haut des murs, l'abside et de nombreuses piles sont en pierre calcaire de Lune de couleur jaune variable. Les murs Est du Transept, du déambulatoire et des chapelles, ainsi que les murs du collatéral Sud sont en grès rouge de Nauviale.
La travée du narthex est la plus large (5,70 m), les trois suivantes sont identiques (4,30 m), la cinquième accuse un élargissement (5,20 m) qui semble prévenir le rétrécissement de la suivante (2,90 m) donnant sur le transept.
Le chœur est entouré d'un déambulatoire permettant aux fidèles de défiler autour des reliques de Foy d'Agen. Il est orné de grilles en fer forgé datant du XIIe siècle et qui, selon la tradition rapportée dans le Liber miraculorum sancte Fidis de Bernard d'Angers, auraient été réalisées avec les chaînes, colliers et bracelets de fer apportés par d'anciens prisonniers délivrés par l'intercession de la sainte. La sacristie est décorée de fresques du XVe siècle qui racontent le martyre de la sainte. Au fond du transept gauche, on peut admirer un haut-relief représentant l'Annonciation, sculpté par le même artiste que celui qui exécuta le tympan.
Les vitraux de Pierre Soulages réalisés entre 1987 et 1994 en collaboration avec le verrier Jean-Dominique Fleury ajoutent un aspect contemporain à l'atmosphère sobre et recueillie de l'église.
L'ensemble de près de 250 chapiteaux sculptés constitue un exemple parfait de l'art roman. Alors que les chapiteaux étaient ornés jusque-là que de motifs végétaux et géométriques, ceux de Conques voient l'apparition de figures humaines, d'abord timidement prises dans le motif ornemental puis de plain-pied.
Le plus ancien de ceux-ci semble être celui de Saint-Pierre crucifié la tête en bas (un ensemble de chapiteaux constitue le cycle de saint Pierre : reniement, évasion). Sur un chapiteau du croisillon nord est représentée la scène de l'Ascension d'Alexandre le Grand grâce à deux griffons ailés. Des chapiteaux à entrelacs sont également présents. Il y a aussi l'arrestation de Sainte-Foy et des thèmes de combats entre cavaliers et hommes d'armes, peut-être liés aux croisades.
Le cloître
Au sud de l’abbatiale subsistent quelques vestiges du cloître, dont six baies géminées de la galerie occidentale. Il servit longtemps de réserve de pierres pour construire les maisons du village.
Au centre le bassin claustral de serpentine verte. Remontée et restaurée, cette grande fontaine, de 2,72 m de diamètre, est dépourvue de sa vasque centrale. Sous la margelle, entre les colonnes décorées de motifs végétaux, animaux ou imaginaires, qui cernent le bassin, des atlantes ont été sculptés, des têtes encadrées par les bras et les mains qui les soutiennent.
La construction du cloître par l'abbé Bégon III, à la charnière des XIe et XIIe siècles, entraîna à son tour une véritable floraison de chapiteaux. Dix-neuf d'entre eux restent en place dans la galerie occidentale ouvrant sur l'ancien réfectoire. D'autres se trouvent déposés au musée lapidaire. Un certain nombre ont disparu après la ruine et la destruction du cloître, vers 1830. Depuis 1975, l'aire du cloître a été rétablie avec un chemin dallé par Bernard Fonquernie, architecte en chef et inspecteur général des Monuments historiques. Cette aire, ainsi que les bâtiments adjacents, a été classée aux monuments historiques le 22 novembre 2002.
Le trésor
Exposée dans l'ancien réfectoire des moines, la section d'orfèvrerie religieuse est la plus complète collection d'orfèvrerie religieuse française, s'étalant du IXe au XVIe siècle, avec en particulier des reliquaires dus à des artistes locaux et datant du XIe siècle.
La pièce maîtresse du Trésor est la statue reliquaire de Sainte Foy. Les moines de l’abbatiale ont vite compris que l’acquisition de reliques de saints leur permettrait de gagner en notoriété. Ils voulaient initialement obtenir les reliques de Saint Vincent de Saragosse, mais en vain. Ils apprirent l’existence de celles de la jeune Sainte Foy, martyre à 12 ans, situés à Agen. Un moine nommé Ariviscus s’y rendit pendant plusieurs années, pour finalement voler ces reliques et les ramener à Conques en 866. On plaça les reliques dans la petite statue reliquaire de Sainte Foy, faite de plaques d'or et d'argent sur une âme en bois. Au cours des âges, elle a reçu de nombreux bijoux.
Dans l'ordre de la visite (et chronologique des pièces), on peut ainsi admirer :
- le reliquaire hexagonal, assemblage de pièces différentes du VIIe siècle au XIIe siècle;
- le reliquaire pentagonal, assemblage réalisé au XVIe siècle de fragments d'orfèvrerie datant du VIIe au XIIIe siècle ;
- le A de Charlemagne, que l'abbé Bégon III (1087 – 1107) a fait faire ;
- la châsse de Pépin, petit reliquaire qui comprend des éléments du IXe au XIe siècle avec quelques ajouts aux XIIe, XIIIe et XVIe siècles;
- la plaque de la Crucifixion, découverte en 1954 sur la châsse de Pépin, date de la fin du VIIIe siècle ;
- la lanterne de Bégon, en forme de tombeau antique, date du XIe – XIIe siècle ;
- une Vierge à l'Enfant trônant de la fin du XIIIe siècle;
- le reliquaire du Pape Pascal, portant une inscription qui indique l'abbé Bégon III comme commanditaire et le pape Pascal II comme donateur des reliques ;
- un triptyque-reliquaire de la seconde moitié du XIIIe siècle,
- le bras reliquaire de saint Georges, un moine de Conques devenu évêque de Lodève en 877.
Le A de Charlemagne est en argent doré sur âme de bois, selon la tradition, l'empereur dotait chaque abbaye d'une lettre de l'alphabet, il aurait attribué la lettre A à Conques, signe de son excellence. Pour qu'ils soient visibles sur toutes leurs faces, la châsse de Pépin, le A de Charlemagne et la lanterne de Bégon sont présentés sur des socles tournants, commandés par le visiteur.
Les vitraux
À la fin des années 1980, Pierre Soulages, peintre ruthénois, a travaillé sur le verre pour doter l'abbatiale de Conques de vitraux. L'artiste voulait un verre non teinté correspondant à la règle stricte des moines réguliers : les vitraux de cathédrales étaient destinés à enseigner la Bible au peuple illettré, pas à distraire les moines érudits. Ne trouvant pas de verre a sa convenance, il a élaboré, après plusieurs centaines d'essais, un verre sur lequel des fragments de verre ont été soudés par cuisson, donnant un verre translucide. Le côté lisse est vers l'extérieur pour ne pas accrocher les impuretés et réfléchir la lumière, le côté rugueux vers l'intérieur, diffusant une lumière qui change avec les heures du jour. Le verre a été réuni en vitraux aux lignes droites et courbes reflétant les peintures de l'artiste. Les dessins du projet sont exposés au musée Soulages de Rodez.
Les vitraux ont été réalisés dans l'atelier de Jean-Dominique Fleury.
Texte tiré de l'article Wikipédia "Abbatiale Sainte-Foy de Conques" et modifié 22 juillet 2019 sous la license CC-BY-SA 4.0 International.
Intervenants
Pour l'instant aucune information est disponible à propos des participants (personnes ou entreprises) dans ce projet.
Sites Internet pertinents
Publications pertinentes
- Art & Architecture in Medieval France. Medieval Architecture, Sculpture, Stained Glass, Manuscripts, the Art of the Church Treasuries. Icon Editions (Harper & Row Publishers), New York (États-Unis), pp. 30-36. (1972):
- Histoire visuelle des Monuments de France. Larousse, Paris (France), pp. 48-51. (2003):
- Qu'est-ce que l'architecture?. Une histoire de l'Architecture. Editions Gründ, Paris (France), pp. 261. (2005):
- Rouergue roman. Editions Zodiaque, Saint-Léger-Vauban (France), pp. 29-31, 91-247. (1990):
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20002177 - Publié(e) le:
05.11.2001 - Modifié(e) le:
11.06.2024