Abbaye Saint-Pierre de Chezal-Benoît

Arpin, vicomte de Bourges, autorise frère André, prieur de Vallombreuse, à s'installer avec d'autres bénédictins au lieu-dit Casale Malanum.
L'abbatiale est à son origine un édifice de plus de 60 m de long construit suivant ce qu'on a appelé le plan bénédictin avec un grand chevet et quatre absidioles échelonnées.
L'abbaye est prospère à ses débuts.

Dom Pierre du Mas, grand prieur de l'abbaye-évêché de Castres, est élu abbé de Chezal-Benoît. Avec l'aide de Dom Philippe Bourgoin, grand prieur de Cluny, il rédigea des statuts inspirés de ceux de Sainte-Justine de Padoue.

Pierre Du Mas, grand prieur de Castres, a obtenu l'abbaye de Chezal par résignation de Philippe Lavergne, dit Deshoulière, avec l'appui du roi Charles VIII [1470-roi de France en 1483-1498]. Son frère Jean Du Mas, seigneur de Lisle, est en effet un proche du roi.
Avec l'appui de Philippe Bourgoing, prieur de Saint-Martin-des-Champs à Paris, il va commencer la rédaction de nouvelles déclarations sur la règle pour réformer les abbayes de l'ordre bénédictin.

Plusieurs fois pillée et incendiée, l'abbaye a été fortifiée à la fin de la Guerre de Cent ans.
Les bâtiments sont restaurés.

L'abbaye devient chef d'ordre après l'approbation d'une nouvelle règle établie par son abbé Pierre Du Mas. Cette règle a été approuvée par plusieurs abbayes françaises. Elles ont formé la congrégation casalienne.

Guillaume Alabat abandonne l'abbaye Saint-Sulpice de Bourges à un moine de Chezal, Guy Jouennaux, pour y introduire la réforme casalienne.

Jacques d'Amboise, abbé de Cluny, abandonne l'abbaye de Saint-Allyre de Clermont pour y introduire la réforme casalienne.
Guy Jouennaux avait entrepris de faire ses études à Paris en 1475 et était entré à Chezal en 1494 pour y prendre l'habit bénédictin et s'engager dans la réforme de l'ordre, avant de devenir abbé de Saint-Sulpice de Bourges. Il occupe en 1500 la fonction de visiteur de toutes les maisons bénédictines qui avait été confiée par le pape à Pierre Du Mas.
Il va entreprendre de réformer les moniales de Saint-Laurent de Bourges à partir de 1504.

Le cardinal de Luxembourg abandonne son abbaye de Saint-Vincent du Mans à un autre moine de Chezal, Yves Morisson.

Les abbaye de Chezal, de Saint-Sulpice de Bourges, de Saint-Allyre de Clermont et de Saint-Vincent du Mans fondent une congrégation bénédictine.

La réforme est introduite à l'abbaye Saint-Martin de Sées par la volonté de l'abbé Philippe de Luxembourg. En 1513 elle est introduite à Saint-Germain-des-Près avec l'appui de Guillaume Briçonnet [1470-1534], abbé commendataire depuis 1507. En 1516, c'est le tour de l'abbaye de Jumièges d'accepter la réforme, venue de Chezal.
Cette impulsion réformatrice cazalienne va diminuer après 1520.

La congrégation casalienne s'unit à la congrégation de Saint-Maur approuvée par le pape Urbain VIII [1568-pape en 1623-1644] en 1628.
Les bâtiments monastiques sont entièrement reconstruits au 17^ème et 18^ème siècles.

Les moines doivent quitter l'abbaye. L'importante bibliothèque du monastère est alors dispersée.

La municipalité fait démolir le choeur et le transept de l'abbatiale.

Les bâtiments monastiques sont achetés par le département de la Seine. Ils sont alors modifiés pour accueillir un hôpital psychiatrique.